Pourquoi avoir créé ce guide intitulé « Comment bien choisir un perforateur-burineur ou un brise-béton qui préserve la santé et la sécurité des utilisateurs ? » ?
Sébastien Le Métayer. Nous partons toujours d’éléments statistiques pour retenir les documents les plus pertinents à diffuser. Il apparaît que, dans le BTP, il existe deux grands types de risques : les chutes et ceux liés aux manutentions et vibrations. Les burineurs et brise-béton nécessitent souvent une puissance de frappe importante. Mais ce n’est pas seulement ça qui fait la performance d’un outil. Notamment quand on sait que des équipements mal choisis peuvent porter atteinte à la santé et à la sécurité de ceux qui les manipulent…

Comment avez-vous procédé pour son élaboration ?
Pascale Huber. Nous avons regardé ce qui était proposé sur le marché, et nous nous sommes aperçu que peu de matériels avaient les bonnes caractéristiques pour travailler en sécurité. Nous avons également constaté que certains fournisseurs avaient une méconnaissance des aspects de prévention liés aux vibrations. En particulier, ils ne savent pas interpréter les valeurs limites préconisées par la réglementation en matière de vibrations transmise aux membres supérieurs, qui sont de 2,5 m/s2 pour la valeur déclenchant l’action de prévention et 5 m/s2 pour la valeur limite d’exposition.

Comment utiliser ces valeurs, qui doivent être indiquées par le fabricant ?
Jacques Balzer. La caractéristique importante à prendre en compte est la valeur déclarée par le fabricant, indiquée dans la notice d’utilisation. Elle est exprimée en m/s2 et permet de comparer plusieurs outils pour sélectionner la machine a priori la moins vibrante. Ensuite, il est nécessaire d’estimer l’exposition de l’opérateur au poste de travail. Cette dose vibratoire dépend de la valeur d’émission en conditions réelles d’utilisation et de la durée effective d’utilisation.

Quels sont les éléments clés à prendre en compte pour choisir ce type d’outil ?
J. B. D’abord et avant tout, il doit être adapté, en choisissant la puissance adéquate au travail à réaliser. Ce qui signifie, par exemple, que dans une même entreprise, il peut y avoir du matériel avec des puissances différentes, selon les tâches. Il doit aussi être le moins vibrant et le moins bruyant possible. Parmi les autres éléments importants à prendre en compte, ajoutons qu’il peut être doté d’un dispositif d’aspiration des poussières à la source. L’ergonomie doit être également prise en compte. Les matériels équipés de poignées de guidage et de maintien non glissantes, avec une forme adaptée à la main et permettant de garder le poignet dans l’axe de l’avant-bras, sans extension ni torsion, sont intéressants à ce titre. Et si plusieurs types d’outils peuvent être testés par l’utilisateur avant d’être achetés, c’est encore mieux.

Y a-t-il d’autres éléments à prendre en compte pour réduire les vibrations ?
P. H. Il est important d’aménager les postes de travail de manière à ne pas générer de postures contraignantes. On peut aussi instaurer des rotations au sein des équipes pour réduire l’exposition journalière aux vibrations, afin de respecter les VA et VLE. On peut aussi fixer ou suspendre les machines : ces accessoires réduisent fortement la transmission des vibrations au système mains-bras et permettent d’agir sur les postures et la fatigue générée par le maintien et le poids de l’outil. ■