Ce site est édité par l'INRS
Silice cristalline

Accord de dialogue social européen pour la diffusion des bonnes pratiques

En France, plus de 350 000 personnes seraient exposées aux poussières de silice cristalline dans le cadre de leur travail. À travers l’accord de dialogue social européen Nepsi, quinze secteurs industriels sont engagés pour la diffusion de bonnes pratiques professionnelles. En février dernier, un séminaire pointait notamment les difficultés rencontrées par les petites et moyennes entreprises.

2 minutes de lecture
Grégory Brasseur - 13/04/2023
Lien copié
Un opérateur travaille sous un caisson ventilé ayant pour fonction de d'aspirer toutes les poussières de silice.

C’est le premier accord européen de dialogue social multisectoriel. Baptisé Nepsi, pour « Nœud européen pour la silice », il rassemble depuis une quinzaine d’années les fédérations syndicales représentant travailleurs et employeurs de quinze secteurs engagés « sur la protection de la santé des travailleurs par une bonne manipulation et utilisation de la silice cristalline et des produits qui en contiennent ». Le 14 février 2023, ces acteurs se réunissaient à Paris pour le premier d’une série de séminaires européens dédiés à la diffusion d’outils et de bonnes pratiques, en particulier en direction des petites et moyennes entreprises.

La silice cristalline est présente dans beaucoup de matériaux naturels d’origine minérale (grès, granit, sable…) et utilisée pour la fabrication de matériaux élaborés (mortiers, bétons, briques, verre…). Aussi, les travaux susceptibles d’exposer les travailleurs à l’inhalation de ces poussières se retrouvent dans la majorité des industries extractives et dans le BTP. Selon l’enquête Sumer 2017, 358 000 salariés seraient exposés en France à la silice sous ses diverses formes.

Les effets sur la santé peuvent être graves. Les poussières de silice cristalline sont surtout connues pour provoquer une fibrose pulmonaire irréversible, la silicose, qui n’apparaît souvent qu’après plusieurs années d’exposition et dont l’évolution se poursuit, même lorsque celle-ci a cessé. Elles sont également associées à d’autres pathologies graves comme des cancers pulmonaires.

Une tâche qui n'est pas mince

« L’intérêt majeur du projet Nepsi a été de développer un certain nombre d’outils de prévention (guides, fiches sur les moyens de prévention à disposition des entreprises, supports de formation en ligne…), adaptés aux particularités des grandes ou des petites entreprises, explique Bruno Courtois, expert d’assistance-conseil à l’INRS. L’accord étant conclu au niveau européen, les documents produits sont édités dans les 22 langues utilisées dans les pays participants, ce qui permet de contribuer à l’homogénéisation des pratiques de prévention. »

En outre, les actions de Nepsi dans le domaine de la protection des travailleurs bénéficient du soutien de la Commission européenne : elles constituent un instrument complémentaire aux mesures législatives. Et la tâche n’est pas mince, car beaucoup considèrent encore la poussière comme une nuisance plus que comme un réel danger. Les petites et moyennes entreprises peuvent également se heurter à un problème de coût ou de compétence pour mettre en place les mesures de prévention adaptées, qui reposent notamment souvent sur la ventilation.

Dans le guide élaboré pour elles, les bonnes pratiques Nepsi se résument en quatre étapes : l’évaluation des risques dans l’environnement de travail, les mesures de prévention à mettre en place pour traiter ces risques, la surveillance de l’efficacité des mesures et la formation/information des opérateurs. Il se veut didactique avec, pour chaque secteur, des fiches adaptées à des tâches bien spécifiques. 

Partager L'article
Lien copié
En savoir plus

À découvrir aussi