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L'aménagement des lieux de travail

La maquette numérique collaborative pour anticiper la construction

Le BIM, maquette numérique collaborative, se développe dans les secteurs de la construction. Parce qu’il permet d’anticiper les différentes phases de chantier et de caractériser au plus près l’ensemble des objets d’un bâtiment, il favorise une prise en compte des enjeux de prévention des risques professionnels dès la conception.

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Cédric Duval - 01/09/2022
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Une usine en cours d'aménagement avec installation d'une empileuse.

La Philharmonie de Paris, le viaduc d’Abidjan, le One World Trade Center de New York… Ces ouvrages ont tous été réalisés à l’aide du BIM (building information modeling ou modélisation des informations du bâtiment, en français). Celui-ci désigne une maquette numérique en 3D contenant les attributs (dimensions, composition, performances…) des éléments constitutifs de l’ouvrage, consultable et modifiable par tous les acteurs du projet. « Le BIM vise ainsi une meilleure coordination entre les maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, coordonnateurs SPS, entreprises de construction, utilisateurs et autres parties prenantes, et ce, à toutes les étapes du projet, depuis la conception jusqu’à l’exploitation du bâtiment », explique Remiel Feno, expert INRS.

L’intérêt du BIM en prévention des risques professionnels tient principalement à la possibilité d’anticiper. Il permet en effet de visualiser sur écran les différentes étapes de construction et la façon dont elles vont s’articuler entre elles, donnant ainsi la possibilité d’identifier d’éventuels problèmes en amont (incohérences spatiales, risques de collision, coactivité, absence des réservations nécessaires, manutentions inutiles...) et, si besoin, d’agir pour éviter toute improvisation, facteur important de risques du point de vue de la sécurité. « On peut également associer aux objets du bâtiment des caractéristiques en santé et sécurité liées à la réglementation ou à la normalisation notamment, comme la définition d’une zone risque d’incendie-explosion », remarque Remiel Feno.

« Le BIM est un atout indéniable au service de la prévention. »

Une proportion croissante de projets de construction utilise le BIM. En France, leur nombre serait ainsi passé de 5 % en 2014 à 15 % en 2018. Dans les faits, « le BIM au sens strict est encore peu utilisé, relativise Philippe Robart, directeur technique de l’OPPBTP. De plus en plus de cas d’utilisation sont certes recensés en phase de conception, mais cela se complique quand on passe au chantier ». En cause : l’absence d’accords contractuels et des problèmes de compatibilité entre les différents logiciels.

Certaines entreprises de maîtrise d’œuvre se lancent néanmoins et font leur propre BIM, destiné à un usage interne, de façon à anticiper leurs besoins en matériel, modéliser leurs méthodes et faire de la prévention. « Le coût des logiciels baisse et les solutions de visualisation se démocratisent, ce qui favorise ce type d’initiatives dans les PME », souligne Philippe Robart. Des solutions sur étagères voient également le jour, à l’image de kroqi.fr.

Mise en place par les pouvoirs publics dans le cadre du plan de transition numérique dans le bâtiment (renommé plan BIM 2022), cette plate-forme numérique propose une aide à la gestion de projet de construction, en mode collaboratif, à destination des TPE/PME. « Cela ne va pas aussi vite que nous le souhaiterions, mais la puissance du BIM est un atout indéniable au service de la prévention », assure Philippe Robart.

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