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Aménagement de locaux

Charpentiers de Paris : de nouveaux ateliers bien aménagés

Depuis sa création en 1893, la coopérative des Charpentiers de Paris a connu différents déménagements : de la rue Labrouste dans le XVe arrondissement de Paris en passant par Bagneux pour finalement s’installer en mars 2022, à Wissous. L’occasion pour l’entreprise de moderniser ses ateliers en créant des espaces de travail lumineux, ventilés et sécurisés.

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Lucien Fauvernier - 23/09/2022
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Une partie du toit de l'atelier comporte une verrière

Entreprise maître d’œuvre pour l’empaquetage de l’Arc de Triomphe, installation posthume de l’artiste Christo, les Charpentiers de Paris sont habitués aux travaux de prestige : hôtel Beauvau, Institut de France… « Notre savoir-faire reconnu nous permet, en effet, d’accéder à des chantiers exceptionnels, indique Olivier Sladky, directeur général de l’entreprise. Nous travaillons d’ailleurs autant pour des acteurs publics, des institutions, des copropriétés ou des propriétaires privés. » Travaux de charpente bois ou métal mais aussi interventions sur menuiseries extérieures, l’activité de cette entreprise de 90 salariés est riche et variée : «  Avec un carnet de commandes plein pour les deux années à venir, nous sommes sur tous les fronts », ajoute avec fierté Olivier Sladky.

Pour répondre à toutes les demandes des clients, un projet de déménagement a été envisagé dès 2016 : « Nous commencions à nous sentir à l’étroit dans nos ateliers de Bagneux. De plus, ces derniers n’étaient plus tout à fait adaptés en matière de confort de travail, de sécurité mais aussi de performance énergétique. » Cinq ans plus tard, c’est à Wissous, en Essonne, que l’entreprise est désormais installée. Le nouveau bâtiment de 5 000 m– dont 1 000 m2 de bureaux – abrite les deux ateliers de menuiserie bois et métal. « Cela a été l’occasion pour nous de repartir sur le bon pied, et de repenser intégralement nos espaces de travail à tous les niveaux : confort, sécurité, luminosité, ambiance thermique, ventilation… sans oublier le volet écologique. »

Difficile d’imaginer qu’il n’y a pas si longtemps le bâtiment servait… de décharge où s’accumulaient gravats et déchets de chantier : « Ce sont au total 10 000 tonnes de matériaux qui ont dû être débarrassées pour faire place nette, explique Olivier Sladky. Un travail titanesque mais grâce auquel nous avons pu, dans la foulée, réaliser des modifications importantes : le toit en fibrociment des deux ateliers a été remplacé par deux grandes verrières qui nous permettent de profiter de la lumière naturelle, un plafond acoustique en bac acier perforé a été également posé, les réseaux externes ont pu être remis aux normes, et nous en avons profité pour enterrer sous le bâtiment une cuve de 100 m3 pour récupérer les eaux usées. »

Dans l'atelier, des planches de bois sont transportées

L’occasion aussi de nouer un contrat de prévention avec la Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif) concernant les risques chimiques et les troubles musculosquelettiques, par l’intermédiaire de Jean-Philippe Bernard, contrôleur de sécurité : « Il y a eu une vraie réflexion en amont, affirme ce dernier, par des échanges avec la direction et les représentants du personnel de l’entreprise pour identifier les besoins en termes de prévention. Ensuite, un travail de fond a été réalisé avec le centre de mesures physiques pour dimensionner les installations de ventilation et s’assurer que celles-ci donnaient satisfaction. »

Une démarche qui a amené l’entreprise à s’équiper d’une impressionnante centrale de traitement d’air (CTA), d’un débit d’air maximum de 36 000 m3/h, à laquelle sont asservies les différentes machines de l’entreprise. De quoi assurer une bonne ventilation même lorsque les ateliers sont pleins – soit six salariés dans l’atelier bois et cinq dans l’atelier métal plus quelques intérimaires potentiellement – et que les cinq machines les plus imposantes fonctionnent en même temps « Ce qui, dans les faits, n’arrive que très exceptionnellement », remarque Olivier Sladky.

Tout le confort de la modernité

Côté prévention des risques chimiques, l’entreprise n’a pas lésiné non plus sur les moyens concernant le choix de sa nouvelle cabine de peinture de 12 m de long, avec laboratoire adjacent pour la préparation des mélanges. « C’est vraiment du haut de gamme, cela change la vie, confie Hassan Zaini, le responsable vernisseur, dans l’entreprise depuis 31 ans. Il y a une aspiration horizontale très efficace. Et puis, tout est fermé donc il n’y a aucun dégagement d’odeur dans l’atelier. Pour tout le monde, c’est un vrai confort de travail. » Question lutte contre les troubles musculosquelettiques, cette cabine de peinture n’est pas en reste. Les pièces à peindre sont déposées, à l’aide d’un pont roulant pour les plus lourdes, sur des chariots sur rails. « C’est notre petit train à nous, s’amuse Hassan Zaini. C’est vraiment pratique et sûr, les wagons ont même une barre de butée qui stoppe le mouvement en cas de collision avec un obstacle. »

Au fil de la visite des ateliers, force est de constater qu’une attention particulière a été portée à chaque espace de travail pour améliorer le confort et la sécurité des salariés : les postes de soudure sont tous équipés de torches aspirantes avec équilibreur ; la scie radiale en zone bois ne s’active que si l’opérateur a les deux mains sur les commandes ; l’impressionnante scie à format, qui permet de scier dans le sens du bois, dispose d’un système de protection coulissant qui empêche tout contact avec la lame en activité…

4 millions d’euros , dont 1,2 dédié à l’achat de nouvelles machines, ont été investis par l’entreprise afin d’aménager et d’équiper ses nouveaux locaux.

Mais l’une des plus grandes fiertés de l’entreprise se trouve du côté de l’atelier métal : il s’agit d’une table de découpe à plasma flambant neuve. Les équipes sont encore en train de l’apprivoiser mais déjà, elle donne satisfaction à Éric, le chef d’équipe de l’atelier : « Nous avons encore quelques petits réglages à réaliser pour obtenir une découpe parfaite, explique-t-il, mais le gain de temps est déjà bien présent : la machine réalise en quatre minutes ce que nous prenions une grosse demi-heure à faire auparavant. En plus de cet indéniable gain de temps, cela évite de nombreuses manutentions lors du travail de la pièce “à la main”. C’est un investissement important, mais cela va nous permettre de travailler plus efficacement. » L’amélioration des équipements ne s’est pas achevée une fois le déménagement terminé, en témoigne le remplacement, dernièrement, d’une scie à fraise, qui ne donnait plus satisfaction, par une scie à ruban neuve.

Cette envie d’amélioration continue est d’ailleurs clairement revendiquée par Olivier Sladky : « Pour valoriser les investissements et profiter de leurs retombées positives sur du long terme, il faut maintenir ce degré d’exigence de qualité et de sécurité. C’est dans cette optique, d’ailleurs, que je me suis formé au logiciel Seirich (NDLR : application informatique développée par l’INRS pour aider à évaluer et à prévenir les risques chimiques en entreprise), dont j’aborde le niveau 2. Nous réalisons également des tests pour équiper la cabine de peinture d’un pistolet électrostatique qui devrait nous permettre de travailler plus efficacement et de diminuer encore les émissions de peinture dans l’enceinte… Quand on commence à se prendre au jeu, c’est impossible de faire machine arrière. »

FICHE D'IDENTITÉ

Nom : Les Charpentiers de Paris
Activité : travaux de charpente bois et métal
Lieu : Wissous (Essonne)
Effectif : 90 salariés
Date de création : 1893

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