L’opération immobilière « Clos Moreau » à Tours, récompensée dans la catégorie Bailleur social, pour la mise en commun d’un échafaudage de pied.
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© Grégoire Maisonneuve pour l'INRS/2022
Cinq opérations de construction ont été récompensées en janvier dernier dans le cadre du programme national « Risques chutes Pros BTP ». Depuis 2021, ce programme piloté par l’Assurance maladie-risques professionnels accompagne 300 maîtres d’ouvrage sur 500 opérations de construction afin qu’ils coordonnent la sécurité et la protection de la santé, dès la naissance d’un projet. Objectif : intégrer dans les pièces de marché les dispositions qui contribuent à réduire les risques liés au travail, notamment par la mise en commun de moyens matériels (prévention des chutes de hauteur, logistique, hygiène et conditions de travail, interventions ultérieures sur ouvrage…).
Le palmarès 2022 distingue donc des acteurs qui ont mis en place les mesures de prévention socle dès la phase de conception du projet. « À travers ces trophées, nous cherchions à valoriser des démarches collectives, impliquant maître d’ouvrage, maître d’œuvre, coordonnateur sécurité et protection de la santé (CSPS), entreprises titulaires jusqu’aux sous-traitants », explique Christophe Desplat, ingénieur-conseil à la Direction des risques professionnels à la Cnam. Cinq catégories ont été définies : constructeur de maisons individuelles, promoteur immobilier, maître d’ouvrage exploitant, collectivité locale et établissement public et enfin bailleur social. Un jury présidé par la Cnam et composé de représentants de l’OPPBTP, de l’INRS, du ministère en charge du Travail, de représentants des salariés et employeurs du BTP a désigné les lauréats parmi la cinquantaine de dossiers déposés par les caisses régionales.
« Ce programme national Risques chutes Pros BTP démontre qu’intégrer des mesures de prévention dans les pièces écrites est faisable puisque certains maîtres d’ouvrage le font déjà », observe Christophe Desplat. Agir ainsi dès la phase de conception, en mettant en œuvre une coordination en matière de sécurité et de protection de la santé (SPS) efficace, a un impact direct sur l’amélioration de la sécurité des compagnons. « Le programme a par ailleurs permis de constater, précise l’ingénieur-conseil de la Cnam, que la désignation dès l’avant-projet sommaire simplifié du coordonnateur et la définition des modalités de coopération entre celui-ci et le maître d’œuvre font que les propositions du CSPS sont mieux prises en compte dans les pièces de marché et réellement mises en œuvre sur le terrain. »
En parallèle, ce programme met en évidence des pistes d’amélioration. « On a également vu que dans le suivi de l’exécution, il y a encore des progrès à faire, notamment en matière de coordination SPS, car on n’est pas encore à 100 % de réussite », poursuit Christophe Desplat. Preuve est ainsi faite qu’en organisant la prévention en amont, en contractualisant les mesures de prévention à mettre en œuvre ensuite par les entreprises sur le terrain, les acteurs que sont le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre et le coordonnateur SPS disposent de leviers efficaces pour améliorer la sécurité globale sur les chantiers.