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BTP

Le rachat s’accompagne d’une reprise en main de la sécurité

L’entreprise BCC, spécialisée dans l’aménagement de voiries et le gros œuvre, a fait l’objet d’une reprise en 2021. Ses nouveaux dirigeants déploient des moyens pour améliorer les conditions de travail des salariés.

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Céline Ravallec - 22/05/2024
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Vue de la mini-centrale à béton de l'entreprise.

Sur les hauteurs de Nancy, à Maxéville, est en train de sortir de terre une résidence de 20 logements pour séniors. Le gros œuvre bat son plein. Le futur bâtiment R+4 en est actuellement à son premier niveau. L’équipe de cinq personnes utilise une grue flambant neuve pour couler les banches et déplacer du matériel sur le site. « C’est son premier chantier ! », s’exclame le grutier qui la pilote.

Achetée en 2023 par l’entreprise BCC, pour Béton concept création, en charge du gros œuvre sur cette opération, sa flèche de 32 mètres et sa capacité de charge d’une tonne sont adaptées pour des chantiers de construction de cette taille intermédiaire. « On en a une autre, mais qui est tombée en panne sur un chantier à Metz, explique le chef de chantier Nicolas Jauvain. Avec celle-ci, on gagne en fiabilité et en sérénité. » Le train de banches bleues et rouges utilisé est également tout neuf.

Ce renouvellement d’une partie du parc matériel est une initiative de la direction de la structure. L’entreprise BCC a en effet déposé le bilan en 2019. Spécialisée dans les aménagements de voiries et réseaux divers (VRD) et le gros œuvre, elle a alors été rachetée et relancée en janvier 2021 par la famille Giustiniani, père et fils. Celle-ci était déjà gérante d’une autre entreprise, Lor Espace.

DU RENFORT EXTÉRIEUR POUR LA PRÉVENTION DES RISQUES

Avec une quarantaine de salariés, BCC est une entreprise de taille intermédiaire, trop petite pour avoir en interne un poste à temps plein dédié à la prévention des risques. C’est pourquoi, l’entreprise s’est organisée pour faire appel en externe aux compétences dont elle a besoin. « Une ancienne responsable qualité, sécurité, environnement d’un major du BTP, qui s’est mise à son compte, intervient une journée par mois, explique Martial Pirlot, le directeur d’exploitation. Elle participe à des visites de chantiers et a initié la remise sur pied des quarts d’heure sécurité. » Elle effectue également, lorsque c’est nécessaire, des analyses d’événements indésirables, tels que la chute d’une banche survenue lors d’un déplacement. « Cet incident a conduit à une révision de la procédure de manipulation des banches. Nous faisons aussi appel aux services de l’OPPBTP pour alimenter nos prochains quarts d’heure sécurité », précise-t-il. Parmi les futurs sujets envisagés : les EPI, les appareils de levage, les manutentions des banches, ou encore la signalisation sur les chantiers ou l’entretien des bases-vies. Un accompagnement de l’entreprise dans le cadre de la démarche TMS Pros est également mené par un ergonome du service de santé et de prévention au travail SIST BTP.

Dans le cadre de la transaction, le repreneur a hérité de l’actif de l’entreprise : 44 salariés, tous les contrats en cours ainsi que le parc matériel. « Or le parc matériel nécessitait une importante remise à niveau, explique Thibault Giustiniani, le gérant. Le concasseur était par exemple dans un état déplorable, des bases-vies étaient abandonnées dans un coin du terrain… »

Vue d'ensemble d'un chantier.

Les repreneurs ont alors décidé de repartir de zéro. Les locaux existants ont été rénovés et étendus. Le parc machine a été profondément renouvelé, à la fois pour simplifier les interventions des salariés et pour améliorer leurs conditions de travail. Parmi les acquisitions, l’entreprise a acheté une mini-centrale à béton pour sécuriser ses volumes d’approvisionnement. Celle-ci a fait l’objet d’un accompagnement financier de la Carsat Nord-Est dans le cadre d’un contrat de prévention. « Sa présence supprime le risque de troubles musculosquelettiques en évitant de nombreuses manutentions manuelles sur les chantiers. Elle prévient également le risque chimique », commente Benoît-Yves Lozach, contrôleur de sécurité à la caisse régionale.

Moins de fatigue, plus de fidélité

Le ciment peut en effet être à l’origine de réactions allergiques telles que les dermites du ciment. Et mieux vaut éviter d’être en contact avec les divers adjuvants qu’il peut contenir. Les équipes emportent en début de journée dans leur camion les volumes dont elles auront besoin dans la matinée. Grâce à cette centrale à béton, les bétonnières sont désormais moins présentes sur les chantiers. « Dans nos autres entreprises, il est parfois difficile de faire changer les habitudes, constate Thibault Giustiniani. Mais tout ce qui contribue à ce que le personnel se fatigue moins est bon à prendre. Ils ne vont pas forcément plus vite avec le nouveau matériel, mais en fin de semaine ils sont moins fatigués. » Cela contribue également à fidéliser le personnel.

Ces diverses acquisitions illustrent la volonté de la direction d’améliorer durablement les conditions de travail. « Il n’y a pas eu d’événement déclencheur, cela témoigne d’une véritable volonté de la direction de mener une démarche globale d’amélioration », souligne Benoît-Yves Lozach. La démarche a été initiée dès le rachat en 2021. « On manque encore de recul sur les effets et les bénéfices, mais je suis sûr que dans 20 ou 30 ans, nos salariés seront en meilleure forme que ceux qui sont en fin de carrière aujourd’hui », conclut Thibault Giustiniani.

FICHE D'IDENTITÉ

Nom : BCC (Béton concept création)

Lieu : siège à Custines (Meurthe-et-Moselle), et périmètre d’intervention sur les départements lorrains (Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle)

Activité : aménagement de voiries et réseaux divers, gros œuvre sur chantiers de construction de taille intermédiaire – marchés d’entretien sur la communauté de communes de Nancy (chauffage urbain, voirie)

Effectif : une quarantaine de salariés

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