
Dans le BTP, le recours aux travailleurs temporaires est une pratique courante. Or, ceux-ci sont deux fois plus touchés par les accidents de travail que les autres salariés du secteur. Des chiffres inquiétants qui ont poussé l’OPPBTP à lancer une campagne sur le sujet. « Certains intérimaires sont novices dans le BTP, ils effectuent des missions dans des domaines très différents et manquent de compétences spécifiques au secteur, pointe Julien Asselin, directeur des campagnes ciblées à l’OPPBTP. D’où l’importance de bien anticiper la demande, de prendre le temps de les accueillir – et pas seulement de façon administrative –, de les former sur les risques, de s’assurer que les consignes de sécurité sont bien comprises et de les accompagner dans leurs premiers pas. »
Un pack sécurité pour les intérimaires
Depuis le 2 novembre jusqu’à la fin de l’année 2022, un « pack sécurité » est ainsi mis à disposition des entreprises du BTP, via le site dédié lepacksecuriteinterimairesbtp.fr. Webinaires, e-learning, brochures INRS – en particulier La formation à la sécurité. Obligations réglementaires et recommandations, ED 6298 –, fiches pratiques (check-list intégration intérimaire, livrets d’accueil, liste de postes à risques particuliers…)... Il regroupe différents outils destinés à jouer sur trois leviers : l’anticipation, l’accueil et l’accompagnement. « Il y a un travail à faire, en amont, pour améliorer le niveau d’information entre les entreprises de travail temporaire et celles du BTP, détaille Julien Asselin. Des outils pratiques pourront aider ces dernières à bien définir les missions et formuler précisément leurs besoins. »
Mieux accueillir et accompagner
Une autre piste consiste à inciter les entreprises à désigner une personne responsable de l’accueil et de l’accompagnement de l’intérimaire sur son poste mais aussi dans la vie du chantier. « Faire monter en compétence certains salariés pour assurer ce rôle, grâce à des formations spécifiques, permettrait à la fois d’améliorer la transmission des consignes de sécurité et, plus globalement, celles de la tâche à réaliser », avance le responsable de l’OPPBTP. Dans le cadre de cette campagne, l’organisme de prévention proposera également à 500 entreprises un diagnostic sur le terrain, par un conseiller ou un ingénieur prévention.
Pour Julien Asselin, pas de doute : « Les entreprises ont beaucoup à gagner à améliorer l’intégration des intérimaires. Non seulement en matière d’amélioration des conditions de travail et de sécurité sur les chantiers, mais aussi d’attractivité et de fidélisation – ce qui est important dans une période de pénurie de main-d’œuvre –, et de qualité du travail accompli. »