Pour sa seconde campagne annuelle, l’OPPBTP a choisi de sensibiliser les entreprises à l’hygiène sur les chantiers.
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© Cédric Pasquini pour l'INRS/2020
Pour sa seconde campagne annuelle, l’OPPBTP a choisi de sensibiliser les entreprises à l’hygiène sur les chantiers. Pourquoi cette thématique ? « Pendant la période Covid, il y a eu une forte mobilisation des entreprises pour mettre en place des équipements afin de faire barrage au virus. Bases-vie, toilettes, vestiaires, douches… Nous espérions que cette expérience serait capitalisée et que cela ferait progresser le secteur sur le sujet, mais l’amélioration de l’hygiène sur les chantiers reste toujours d’actualité », explique Malika Benamar, responsable organisations de chantiers, à la direction technique de l’OPPBTP.
Selon une étude menée en mars 2022 par l’organisme sur un échantillon de 25 chantiers, de tailles et de natures différentes, 40 % d’entre eux ne disposaient pas d’installations d’hygiène adaptées : dans 17 % des cas, celles-ci étaient inutilisables – soit du fait d’un manque d’entretien, soit parce qu’elles étaient partielles ou mal disposées – et, dans 23 % des cas, elles étaient tout bonnement inexistantes. Par ailleurs, selon la Cnam, 70 % des chantiers de construction de maisons individuelles (CMI) sont dépourvus de cabines de toilettes et 25 % ne bénéficient pas de l’eau courante.
« Les chantiers de petite taille, réalisés sur de courtes durées, sont ceux qui souffrent le plus de cette absence d’installations d’hygiène », souligne Malika Benamar. Parmi les multiples freins observés, un manque de visibilité des solutions susceptibles d’être mises en œuvre. Dans le cadre de la campagne « Dans le BTP, l’hygiène c’est notre chantier », qui se déroule jusqu’au 20 novembre, les entreprises ont accès à un site éphémère, www.hygienebtp.fr, basé sur le guide Bien choisir une base-vie et ou une installation d’hygiène, qui permet d’accéder à des informations pratiques pour aider à améliorer les conditions d’accueil des salariés. « L’idée est simple : l’hygiène pour tous, à chaque chantier sa solution », résume Malika Benamar.
L’hygiène sur les chantiers, un enjeu important
Parallèlement, des actions de sensibilisation – par le biais d’affiches, de réunions d’information, d’une campagne digitale, de supports proposés aux préventeurs et aux CSE… – seront déclinées autour de cinq thèmes : l’eau, les toilettes, la base-vie et les installations d’hygiène, les pauses repas et les vêtements de travail. Trois webinaires auront également lieu, animés par Malika Benamar et le Dr Emmanuelle Brichet, médecin du travail. Enfin, sur le terrain, deux cents chantiers feront l’objet d’un diagnostic et d’un accompagnement de l’OPPBTP, avec une attention particulière portée aux chantiers de courtes et moyennes durées (CMI, logements, maintenance travaux publics…).
Durant cette période de sensibilisation, certains équipements, jugés indispensables, feront l’objet d’un focus particulier. Parmi ceux-ci, le lave-mains, à température réglable, qui doit se trouver dans un local dédié, à proximité des postes de travail et pourvu de moyens de nettoyage et de séchage ou essuyage appropriés ; le sèche-vêtements qui peut prendre la forme d’une armoire séchante individuelle ou collective, et qui permet aux travailleurs soumis aux intempéries de bénéficier de tenues de travail sèches ; ou encore le lave-botte, nécessaire pour maintenir les installations propres. Autre élément essentiel, doivent être installées sur les chantiers des toilettes fixes, équipées de chasse d’eau et de papier hygiénique, séparées des autres locaux et aménagées de manière à ne dégager aucune odeur, aérées et convenablement chauffées, et désinfectées au moins une fois par jour.
« L’hygiène sur les chantiers est un enjeu important, et ce n’est pas seulement une question de santé et de sécurité, pointe Malika Benamar. Dans un secteur en tension comme le BTP, où il est nécessaire d’attirer des jeunes et d’accueillir davantage de femmes, cela devient indispensable. Par ailleurs, si les compagnons sur le terrain n’ont pas les moyens de pourvoir à leurs besoins élémentaires, cela crée une perte de motivation, qui peut influer sur la performance. »
REPÈRES
En amont de la campagne, l’OPPBTP a travaillé avec l’Acim-DLR, qui réunit les Acteurs de la construction industrialisée et modulaire (Acim) et la Fédération nationale des distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels du BTP et de la manutention (DLR), pour améliorer l’information des entreprises. Ce travail a donné lieu à un guide, Bien choisir une base-vie et une installation d’hygiène pour son chantier, qui permet de trouver facilement la solution adaptée au chantier, afin que les besoins fonctionnels des salariés (manger, boire, se laver, aller aux toilettes, se reposer…) soient respectés.
