18 768 signalements pour violence à l’encontre d’un professionnel de santé ont été recensés en 2022.
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© Philippe Castano pour l'INRS/2022
Professionnels de santé
Un plan contre les violences
18 768 signalements pour violence à l’encontre d’un professionnel de santé ont été recensés en 2022. Et dans 45 % des cas, la victime était un infirmier ou une infirmière. Pour lutter contre ces agressions et assurer la bonne santé physique et psychique des soignants, un nouveau plan interministériel vient d’être lancé. Il s’organise autour de trois axes – sensibiliser le public et former les soignants, prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels et, enfin, déclarer les violences et accompagner les victimes –, déclinés en 42 mesures. Parmi celles-ci, l’organisation d’une campagne nationale de sensibilisation du grand public, comportant deux messages essentiels : le respect dû aux soignants et la nécessité de signaler systématiquement les violences, afin de ne plus les banaliser. Les personnels administratifs et soignants seront par ailleurs formés à la gestion des tensions et de l’agressivité. Des dispositifs d’alerte pourront être financés pour permettre aux professionnels libéraux et hospitaliers, amenés à être isolés, de demander de l’aide de façon discrète. Des actions seront aussi menées pour améliorer la gestion des flux de patients (limiter le nombre d’accompagnants, créer des espaces dédiés à l’attente de résultats d’examens…). Cet arsenal sera complété par la création d’un délit d’outrage spécifique aux professionnels de santé.
Nouveaux embauchés
TutoPrev’ devient interactif
Pour aider les entreprises à mieux sensibiliser les nouveaux embauchés sur les questions de santé et de sécurité, l’INRS et l’Assurance maladie-risques professionnels ont développé TutoPrev’. Il s’agit de brochures pratiques composées de planches illustrant des situations de travail caractéristiques du secteur d’activité, de fiches d’identification des risques et de tableaux détaillant, pour chacune, les mesures de prévention envisageables. Ils sont désormais disponibles en versions interactives pour dix secteurs d’activité : aide à la personne et en établissement, BTP, commerce, hôtellerie-restauration, logistique, maintenance industrielle, métiers de l’énergie du bâtiment, réparation automobile, transport routier de marchandises, travail de bureau. Une approche ludique qui permet aux équipes chargées de l’accueil de vérifier le niveau de connaissance des nouveaux embauchés en matière de prévention afin de mettre en place des actions d’accompagnement et de formation adaptées. Ces outils s’adressent aussi aux formateurs et enseignants.
Concours
Jeunes, écoles et vidéos, une équipe qui gagne
Pour la 12e année consécutive, l’INRS lance son concours vidéo « Santé et sécurité au travail : de l’école au travail ». Objectif : sensibiliser les apprentis et élèves des lycées professionnels aux risques encourus dans le cadre professionnel. Comment ? En les faisant travailler à la création de vidéos courtes devant illustrer des démarches et des solutions de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Les élèves et professeurs souhaitant participer à ce concours, qui rencontre chaque année un franc succès, ont jusqu’au 4 avril prochain pour poster leurs films. Comme chaque année, les équipes lauréates seront invitées à la cérémonie de remise des prix au siège de l’INRS à Paris qui se tiendra, en conclusion de cette édition, à la fin du mois de mai 2024.
AT-MP
Les entreprises peinent à faire baisser leur sinistralité
80 % des entreprises ont été confrontées à au moins un accident du travail en 2022, selon le baromètre du cabinet BDO, réalisé auprès de 301 entreprises de plus de 50 salariés, majoritairement issues de secteurs d’activité accidentogènes (industrie, transport, BTP, agriculture). Si la sinistralité générale peine à diminuer, les risques psychosociaux (RPS) sont revenus à leur niveau d’avant-Covid. Une entreprise sur dix a été confrontée à un arrêt lié aux RPS en 2022 (contre une sur deux en 2020), mais un quart des plus de 200 salariés sont concernées. Autre constat notable : une prévention à la traîne, avec 6 entreprises de plus de 50 salariés sur 10 qui déclarent par exemple ne pas avoir d’accord de prévention.
75% des responsables des ressources humaines
interrogés par l’ANDRH indiquent que la pénurie de médecins du travail est une des urgences à résoudre en matière de santé au travail. Parmi les autres sujets prioritaires à traiter, 58 % évoquent la nécessité d’une meilleure prise en compte de la santé psychologique des salariés avec, au coeur de leurs préoccupations, la question de la prévention du burnout et du harcèlement.
Nouveauté
Le nouveau Catalogue des formations INRS est disponible
L’édition 2024 du Catalogue des formations INRS vient de paraître, avec près de 70 formations en présentiel ou en distanciel pour toucher l’ensemble des acteurs de l’entreprise. L’offre porte aussi bien sur les fondamentaux de la prévention que sur des risques et secteurs spécifiques, mais aussi les démarches, méthodes et outils nécessaires à la bonne pratique de la prévention. Parmi les nouveautés, un stage sur la prévention des risques liés aux ambiances thermiques est proposé. L’occasion, dans un contexte marqué par le dérèglement climatique, de rappeler les impacts possibles de la chaleur et du froid sur l’état de santé et les mesures de prévention indispensables à mettre en place dans les situations de contrainte thermique. « Nous reconduisons également pour les préventeurs exerçant en entreprise ou en service de prévention et de santé au travail un stage sur la prévention des risques liés aux machines et aux équipements de travail, évoque Gérard Moutche, chef du département formation à l’INRS. La prévention du risque lié aux machines est loin d’être bien intégrée partout. Au-delà du respect de la réglementation, il s’agit de donner des clés pour la mise en place d’une véritable démarche de prévention déployée sur le long terme. »