L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un avis et un rapport d’expertise le 21 mars dernier sur l’exposition au protoxyde d’azote, recommandant au ministère chargé du Travail de fixer deux valeurs limites d’exposition professionnelle : 25 ppm pour une période de 8 heures et 125 ppm pour une période de 15 minutes. Et ce, afin de mieux prévenir les risques sanitaires liés aux usages de cette substance. Rappelons que celle-ci est fréquemment utilisée : comme agent analgésique et anxiolytique par inhalation pour les soins douloureux de courte durée ; comme adjuvant lors d’anesthésies ; comme additif alimentaire (E 942) ; en tant qu’agent moussant, gaz protecteur ou propulseur dans les laboratoires lors d’analyses chimiques ; dans l’industrie électronique pour la fabrication de semi-conducteurs ; en aérospatiale comme comburant pour moteur. Une étude, menée en 2016 par l’INRS, avait d’ailleurs mis en évidence des concentrations parfois très élevées dans le milieu hospitalier.
Les effets néfastes du protoxyde d'azote sur la santé
« Le protoxyde d’azote est connu pour avoir des effets néfastes sur la santé : il peut notamment altérer les performances cognitives et nuire à la fertilité et au développement chez l’être humain. Il peut également être responsable, après expositions répétées, d’atteintes hématologiques et immunitaires. Enfin, il peut provoquer, à des concentrations élevées, des effets comme des troubles du rythme cardiaque, des troubles psychiques et des atteintes neurologiques », indique l’Anses. Le 16 mars 2023, sur proposition de l’Anses, l’agence européenne des produits chimiques (Echa) a par ailleurs proposé de classer cette substance comme toxique pour la reproduction de catégorie 1B (H 360D : Peut nuire au foetus).