
Risques chimiques
Une nouvelle campagne de sensibilisation
L’assurance maladie-risques professionnels lance une nouvelle campagne pour sensibiliser les entreprises aux risques chimiques, avec un focus sur une douzaine de secteurs particulièrement exposés : BTP, métiers du bois, transport et logistique, propreté, laboratoires, industrie de la chimie, agroalimentaire, fabrication de peinture, atelier de réparation automobile, carrosserie, travail et traitement des métaux… L’objectif est d’alerter sur les conséquences délétères de l’exposition aux produits chimiques, qui peut conduire à des allergies, des intoxications ou des cancers, mais aussi de mettre l’accent sur les solutions de prévention. Pour accompagner les entreprises, l’Assurance maladie-risques professionnels met ainsi à leur disposition diverses ressources, parmi lesquelles des outils d’évaluation pour identifier les risques chimiques dans leur activité et concevoir un plan d’actions, des formations, des conseils sectoriels, personnalisés en fonction des activités et des aides financières pour les entreprises de moins de 50 salariés. L’occasion aussi de rappeler que 5 000 entreprises, ciblées en raison de leur exposition, sont accompagnées par le réseau des caisses régionales (Carsat, Cramif et CGSS) à travers la démarche Risques chimiques Pros. Ce parcours, structuré en quatre étapes, leur permet d’évaluer leurs risques, de définir et mettre en œuvre des actions adaptées, puis de vérifier leur efficacité et de les pérenniser, afin de protéger durablement la santé de leurs salariés.
Amiante
Une présence détectée dans des carrières françaises
Le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a mené des expertises dans 23 carrières alluvionnaires, réparties sur tout l’Hexagone. Dans le viseur de l’établissement public, la présence éventuelle de fibres d’amiante, car ces substances sont naturellement contenues dans certains massifs français et donc susceptibles de se retrouver dans les granulats (sables, galets, graviers…) issus de leur extraction. Bilan de l’inventaire : celui-ci a permis de confirmer la présence d’amiante dans seize de ces carrières. Or, ces fibres, pour celles qui sont inhalables, peuvent se déposer au fond des poumons et provoquer des maladies respiratoires graves. Les services de l’État, par l’intermédiaire notamment des préfets, ont donc appelé les exploitants concernés à mettre en œuvre, sans délai, les mesures nécessaires pour assurer la protection des travailleurs, de l’environnement, de la population à proximité et des consommateurs. Concrètement, il s’agit pour les entreprises d’évaluer et de prévenir le risque d’exposition des salariés aux fibres d’amiante, y compris pour les travailleurs qui ne relèvent pas de leur effectif mais réalisent des prestations sur ces sites. Pour s’assurer que cette obligation est bien respectée, l’inspection du travail sera mise à contribution. D’autre part, il est demandé aux exploitants de rechercher la présence d’amiante dans l’environnement proche des carrières, la vérification de la conformité des analyses étant confiée aux Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal). Enfin, les exploitants doivent respecter l’obligation générale de sécurité pour les produits commercialisés, transformés ou directement issus de ces carrières en identifiant les produits susceptibles de contenir de l’amiante et en analysant le risque d’exposition des consommateurs au regard des conditions d’utilisation de ces matériaux. Concernant ce volet, c’est la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui est chargée de recueillir ces analyses.
Ergonomie
Une terminologie peu adaptée ?
Début décembre, la Société d’ergonomie de langue française (Self) a publié une tribune pour dénoncer, selon elle, un contresens terminologique. Dans son viseur : l’expression « risques ergonomiques », utilisée dans les textes liés au Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle, lancé en mars dernier par la Cnam. Sous cette appellation, sont regroupés les risques liés aux contraintes physiques : manutentions de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques. Or, pour la Self, l’ergonomie « a pour finalité d’éviter les risques, non d’en générer ». « Sachant que cette discipline étudie l’activité humaine pour adapter les environnements de travail à celles et ceux qui opèrent dans ces environnements, ses “risques” n’adviennent que si elle échoue, ou dévie de ses finalités », précise la tribune. Les signataires regrettent aussi le caractère réducteur de l’expression, l’ergonomie englobant un périmètre d’intervention plus large, comprenant « les efforts physiques, mais aussi le bruit, l’éclairage, la chaleur ou le froid, les produits nocifs ; ou encore, les horaires, les technologies (informatiques ou autres), les modes de communication, l’organisation du travail, la construction des collectifs, les apprentissages… ». La Self appelle enfin « à remettre en débat l’appellation choisie, avant qu’elle ne s’installe définitivement […]. » et propose d’opter pour l’expression « facteurs de troubles musculosquelettiques » (TMS).
Nouvelles technologies
Mise en garde européenne
L’EU-Osha a publié en décembre dernier neuf études de cas sur la mise en oeuvre de systèmes numériques intelligents (lunettes, bracelets, semelles…) pour collecter des données en temps réel et les analyser afin d’identifier les risques en matière de sécurité et de la santé au travail (SST) et de prévenir les blessures. Bilan : les informations recueillies montrent que ces nouvelles technologies peuvent être utilisées au bénéfice de la SST. Néanmoins, l’organisme européen souligne que leur utilisation peut poser question en matière de protection de la vie privée des travailleurs et d’accroissement des risques psychosociaux, par exemple en raison de l’intensification du travail.
Vidéo
Napo contre les violences externes
La mascotte européenne de la prévention, Napo, revient dans un nouvel épisode. Ses (més)aventures professionnelles sont consacrées cette fois aux risques liés aux violences externes auxquels sont exposés les travailleurs en contact direct avec des clients, des patients ou le grand public. Les quatre saynètes qui voient notre héros endosser successivement les rôles d’un gardien de parking, d’un serveur, d’un chauffeur de bus ou encore d’un professionnel de santé, illustrent la nécessité de mettre en place des mesures de prévention organisationnelles, techniques et individuelles pour prévenir les conséquences pour la santé et la sécurité des salariés victimes de comportements violents et abusifs.
Boulangerie
Une BD pour les alternants et les apprentis
Pour sensibiliser les alternants et apprentis boulangers-pâtissiers aux principaux risques du métier et aux particularités liées à leurs statuts, la Dreets Grand-Est mise sur un support prisé des jeunes publics : la bande dessinée. Au fil de cinq planches, on suit les aventures de Charlotte, une apprentie de moins de 16 ans, et de son acolyte, Florentin, lui aussi mineur, légèrement plus âgé. Accompagnés de leur maître d’apprentissage, et munis d’un livre rouge anthropomorphe (le Code du travail) qui leur délivre de précieux conseils, ils découvrent, pas à pas, le monde du travail. Intégration, risques machines, EPI, document unique d’évaluation des risques professionnels, particularités des horaires de travail pour les mineurs, mesures mises en place pour éviter l’asthme du boulanger… Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances, des QR codes, disséminés dans les cases, renvoient vers des liens complémentaires (Code du travail, recommandation, web série dédiée au droit du travail…).