Selon une enquête de l'Organisation internationale du travail, plus d'une personne sur cinq aurait subi de la violence ou du harcèlement au travail.
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© Gaël Kerbaol/INRS/2022
Globalement, selon les chiffres communiqués par l'OIT dans son enquête, 17,9 % des salariés hommes et femmes indiquent avoir fait l’objet de violence et de harcèlement psychologiques dans leur vie professionnelle, et 8,5 % ont fait face à de la violence ou du harcèlement physique, les hommes étant plus nombreux à en avoir été victimes. Parmi les personnes ayant répondu à l’enquête, 6,3 % ont fait état de violences sexuelles et de harcèlement sexuel, dont une majorité de femmes.
Plus de trois victimes sur cinq déclarent avoir été victimes de violences et de harcèlement au travail à de nombreuses reprises et, pour la majorité d’entre elles, l’incident le plus récent s’est produit dans les cinq dernières années. « Il est douloureux de s’apercevoir que les gens sont confrontés à la violence et au harcèlement dans leur vie professionnelle pas seulement une unique fois mais à plusieurs reprises, a déclaré Manuela Tomei, sous-directrice générale de l’OIT pour la gouvernance, les droits et le dialogue. Le rapport nous montre l’énormité de la tâche à accomplir pour mettre fin à la violence et au harcèlement dans le monde du travail. J’espère des actions rapides sur le terrain et en faveur de la ratification et de la mise en œuvre de la convention 190 de l’OIT. »
Les recommandations de l'OIT
La convention 190 de l’OIT sur le sujet et la recommandation 206 constituent les premières normes internationales permettant de définir un cadre commun pour prévenir et éliminer la violence et le harcèlement au sein du monde du travail. Quant au rapport issu de l’enquête, il contient toute une série de recommandations, parmi lesquelles :
- la collecte régulière de données robustes sur le sujet, pour documenter les législations, les mécanismes, les mesures politiques, les programmes ainsi que la recherche et le plaidoyer visant à prévenir et à remédier à ce problème ;
- étendre et mettre à jour les mécanismes pour prévenir et gérer de manière efficace les cas de violence et de harcèlement dans le monde du travail ;
- développer la prise de conscience de la violence et du harcèlement au travail ;
- augmenter les capacités des institutions à tous les niveaux afin d’aboutir à une prévention, à une résolution et à un soutien efficaces.