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Enquête

CSE : dans quel état se trouve le dialogue social ?

Conditions de travail, sécurité et qualité de vie au travail figurent parmi les premières préoccupations à traiter en entreprise pour une majorité des représentants du personnel (RP). C’est l’un des multiples enseignements du 6e baromètre sur l’état des relations sociales en entreprise, réalisé par l’Ifop pour le cabinet de conseil Syndex, publié récemment.

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Céline Ravallec - 29/02/2024
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Illustration d'une enveloppe de vote aux élections d'un CSE.

Conditions de travail, sécurité et qualité de vie au travail figurent parmi les premières préoccupations à traiter en entreprise pour 92 % des représentants du personnel (RP). C’est l’un des multiples enseignements du 6e baromètre sur l’état des relations sociales en entreprise, réalisé par l’Ifop pour le cabinet de conseil Syndex, et dévoilé le 23 janvier dernier. Cette étude, menée en septembre et octobre 2023 par questionnaire auto-administré, a été réalisée auprès de 1 420 RP, 1 330 salariés, et 401 chefs d’entreprise et DRH, tous issus d’entreprises de plus de 50 salariés du régime général.

L’étude révèle que les RP se montrent relativement critiques vis-à-vis de leur direction sur les sujets relatifs à la santé et la sécurité au travail : 26 % pensent que l’entreprise a conscience de la pénibilité et de l’usure professionnelle, mais que peu de mesures sont prises sur l’organisation du travail.

Parmi les principaux sujets portant sur les conditions de travail abordés ces derniers mois, au sein des instances représentatives du personnel, reviennent la semaine de 4 jours, l’emploi des séniors et l’intelligence artificielle. Il ressort également de cette étude que 41 % des élus constatent un affaiblissement de leur poids face à la direction depuis la mise en place des CSE. 39 % des RP estiment les ordres du jour trop chargés, ne permettant pas d’aller au fond des sujets, et 67 % souhaitent un dialogue social plus près du terrain, avec des réunions recentrées sur les sujets importants. Les attentes divergent d’ailleurs fortement entre représentants du personnel et dirigeants d’entreprises sur la qualité du dialogue social.

Manque d'attractivité

« Les élus souhaitent un dialogue efficace dans lequel ils ont du poids, quand la direction reste sur le formalisme du respect de la loi », souligne l’étude. « Il y a un désaccord complet entre employeurs et représentants du personnel, confirme Benoît Verniers, délégué central CFDT chez Stellantis Auto. Pour les employeurs, la présence d’un dialogue social suffit, alors que nous estimons avoir un devoir de résultats. » Un écart qui se retrouve dans l’évaluation du dialogue social : jugée moyenne par les RP, sa qualité est considérée comme plutôt satisfaisante pour les directions.

Le baromètre met aussi en avant des freins à l’engagement au sein des CSE : manque d’attractivité de la fonction d’élu (93 % des CSE disent avoir du mal à recruter pour renouveler les équipes) du fait de l’investissement nécessaire, de la diversité des sujets à aborder, du besoin de se former sur tous les sujets et du manque de considération de la direction. Faire vivre un CSE demande de la part des élus un investissement lourd, qui peut les obliger à se couper en partie de leur activité professionnelle. Un éloignement qui pourrait poser question au terme de leurs mandats.

PLUS DE CHIFFRES

• Alors que l’emploi des séniors a fait l’objet d’une négociation nationale interprofessionnelle entre partenaires sociaux, seuls 10 % des représentants du personnel interrogés ont constaté la mise en place de mesures pour aménager l’organisation du travail et valoriser l’expérience.

• 71 % des salariés ont une bonne image des CSE. Néanmoins, la pédagogie reste nécessaire pour faire connaître le rôle syndical de l’instance, car, pour nombre de salariés, le CSE se résume encore aux oeuvres sociales.

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