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Mobilités douces

Agents de propreté à vélo : accompagner la transition

Dans le cadre des Jeux Olympiques Paris 2024, les égoutiers et agents de propreté de la ville ont dû s’adapter en optant pour des mobilités douces pour certaines de leurs activités. Un changement susceptible de s’ancrer dans le temps, qui s’est accompagné de mesures pour prévenir le risque routier.

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Corinne Soulay - 31/07/2024
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Vue de la formation aux mobilités douces organisée par la direction eau et propreté de la Mairie de Paris.

Zones fermées à la circulation automobile, forte densité de piétons et de cyclistes aux abords des sites d’épreuves, afflux de touristes… Difficile de se déplacer en véhicules thermiques dans Paris pendant les Jeux Olympiques. Dans ce contexte, certaines professions ont dû adapter leurs pratiques, notamment les égoutiers et agents de propreté (appelés aussi éboueurs ou rippeurs) de la capitale. « Nous avons mené une réflexion en amont sur les modes de déplacement à privilégier pour la sécurité de nos agents et opté pour des mobilités douces - vélo à assistance électrique, triporteur ou vélo cargo, avec ou sans remorque ou K-Ryole (remorque à assistance électrique) - pour les activités qui le permettaient », explique Christophe Peronny, chef du Service Prévention et Conditions de Travail (SPCT) à la Direction de la propreté et de l’Eau de la ville de Paris.

Pour le secteur Eau et Assainissement, trois activités étaient concernées par ce changement : les opérations de soudage de bouches d’égout et de branchement de regards, dans le cadre de la prévention du terrorisme ; la vérification des déversoirs situés en bord de Seine, pour éviter la pollution des eaux de baignades; et le contrôle des raccordements d’évacuation des péniches à quai. Côté propreté, étaient ciblées principalement les opérations de dégraffitage et la collecte des déchets sur sites fermés et semi-ouverts durant les JOP24.

Evaluation des risques et formation

« L’activité a été transformée en profondeur car certains opérateurs, qui n’avaient pas fait de vélo depuis 15 ou 20 ans, ont dû s’y remettre et manœuvrer parfois des remorques abritant jusqu’à 250 kg de matériel, pointe Dorothée Petoux Vergelin, responsable du secteur Eau et Assainissement au SPCT. Il a donc fallu procéder à une réévaluation complète des risques professionnels, accompagner les agents sur le terrain pour comprendre les nouvelles difficultés auxquelles ils pouvaient être exposés et trouver les mesures de prévention adaptées. » 

Parmi les actions mises en œuvre, l’accompagnement du personnel encadrant via des fiches réflexes de bonnes pratiques et l’attribution d’équipements de protection individuelle (casques, gilets haute visibilité, chaussures de sécurité, gants ou mitaines…) pour les quelque 170 agents amenés à utiliser les deux-roues.

D’avril à juillet, ces agents ont également suivi une formation pour prévenir le risque routier associé. « Celle-ci se décompose en deux modules, l’un théorique, où sont abordés les grands principes du roulage à vélo en sécurité, quelques rappels du code de la route et la sensibilisation aux comportements à risque (usage du téléphone, psychotropes…) et un autre consacré à la pratique », détaille Denis Fauchet, chargé de missions Communication – Risque routier au SPCT. Pendant 1h30, les agents sont ainsi mis en situation sur un parcours matérialisé par des cônes pour s’approprier les différents modèles de vélo puis, progressivement, s’adonner à des exercices plus complexes (freinage d’urgence, prise de virage avec K-Ryole...).

Après les JO, une réflexion plus globale à mener

Les Jeux terminés, les vélos ne sont pas remisés pour autant. Les problématiques de circulation dans Paris sont telles que la ville songe à pérenniser ce mode de déplacement pour les agents. « En cela, la période des JO nous aura servi de phase de test, souligne Dorothée Petoux Vergelin. Nous allons analyser les retours d’expérience, mais une réflexion plus globale sera nécessaire pour envisager un déploiement en sécurité en concertation avec les agents et leurs représentants. » En particulier, il s’agira de préciser quelles activités peuvent en bénéficier. Car si l’usage du vélo peut par exemple faciliter le travail des agents chargés du désaffichage ou du nettoyage post événementiel, , il n’est pas adapté aux interventions des égoutiers en réseau d’assainissement, qui nécessitent de se déplacer en équipe. « Une réflexion devra aussi être menée sur le matériel à acquérir pour qu’ils répondent au mieux aux besoins des agents sur le terrain, notamment que les vélos soient faciles à prendre en main. Des premières adaptations de remorques ont par exemple déjà été réalisées : mise en place de plan incliné pour limiter les efforts au chargement et de ridelles renforcées pour maintenir les bacs en sécurité… », note Christophe Peronny.

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