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Travail en hauteur

Des solutions de manutention adaptées aux rayonnages

En grande surface de bricolage, le réassortiment quotidien des produits dans les rayonnages en hauteur engendre des risques. Le magasin Bricomarché de Soorts-Hossegor, dans les Landes, s’est saisi du sujet en investissant dans des équipements de mise en rayons ainsi que dans une nacelle de préparateur de commandes afin de sécuriser les opérations d’accès aux marchandises. Une action menée en associant et en formant les collaborateurs.

5 minutes de lecture
Grégory Brasseur - 28/08/2024
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Nacelle à élévation verticale.

Dans les rayons, elle ne passe pas inaperçue. Arrivée en septembre 2023, une nacelle à élévation verticale permet à Éloïse Lepinoit, spécialiste motoculture du magasin Bricomarché Capcean de Soorts-Hossegor, dans les Landes, d’accéder en sécurité à des marchandises entreposées à plus de 4 mètres. En quelques mois, neuf salariés ont obtenu le Caces attestant de l’aptitude à utiliser cette plate-forme de travail sécurisée réglable en hauteur. La jeune femme était l’une des premières.

« Au quotidien, ça me sauve ! Je n’ai plus à monter des marches comme c’était le cas avec la plate-forme individuelle roulante légère (Pirl), ni à multiplier les allers-retours avec les cartons, nous confie-telle. La nacelle permet d’accéder aux zones les plus hautes. Son plateau de chargement peut être descendu au sol. Pour monter une tondeuse ou un débroussailleur, je suis bien plus sereine. » Car dans ce magasin, les produits lourds et volumineux sont particulièrement nombreux. Alors, comment faisait-on avant ?

Un équipement adapté au travail en hauteur

Pour comprendre, il faut remonter à 2021 et une visite inopinée de Laurent Brauner, contrôleur de sécurité à la Carsat Aquitaine. Il interpelle alors l’établissement sur les hauteurs de stocks, l’accès aux marchandises, la présence d’escabeaux et l’utilisation des Pirl, inadaptées à l’activité. « La Pirl n’était pas facile à sortir de la réserve, à positionner dans les rayons. Les collaborateurs ne trouvaient pas ça sécurisant », se remémore Élise Voisin, la directrice du magasin. Laurent Brauner évoque pour sa part « une situation initiale à risque d’accident grave, due à l’accès aux marchandises depuis une palette élevée par les fourches d’un transpalette automoteur gerbeur ».

Dès cette époque, il évoque la possibilité d’un accompagnement financier pour acquérir des équipements en conformité avec la réglementation. En matière de mise en rayons, la Carsat Sud-Est a publié deux fiches techniques sur le matériel recommandé suivant les hauteurs des rayonnages : les équipements de mise en rayons (Emer) pour accéder à des hauteurs inférieures à 1,80 m ; et les plates-formes élévatrices mobiles de personnes (Pemp), telles que les nacelles à élévation verticale, pour aller au-delà de 1,80 m. Dans la foulée, l’établissement bénéficie d’une étude ergonomique globale du service de prévention et de santé au travail des Landes.

Mise en rayon.

À l’issue de l’étude, des choses se mettent en place. Elles concernent aussi bien le mobilier de bureau que l’organisation du magasin. Pour la sécurisation des opérations de réassortiment des produits dans les rayonnages en hauteur, l’idée de la nacelle fait son chemin. La solution prioritaire, qui aurait été de ne plus stocker au-dessus de 1,80 m, n’est pas applicable : le magasin ne dispose pas de la possibilité d’extension nécessaire. « Nous avons une activité en croissance avec une mise en rayons qui a lieu pendant les heures d’ouverture du magasin. Il faut donc également éviter d’encombrer les espaces de circulation. J’ai pu voir un premier modèle de nacelle chez un concurrent, mais il ne m’a pas convaincue. Puis, notre fournisseur nous a prêté un équipement de gamme supérieure, afin que nos collaborateurs le testent », reprend la directrice.

Un financement partiel de la Carsat

« Au début, j’y suis allée à reculons. Mais, au bout de 10 minutes, je ne pouvais plus m’en passer, affirme Éloïse Lepinoit. Vous n’imaginez pas le nombre de pas gagnés dans la journée ! L’équipement passe partout, on circule avec, sans avoir à le pousser et il n’est pas encombrant. » Nous la retrouvons dans une allée qui jouxte une exposition de barbecues : s’il avait fallu amener un gerbeur ici, tout aurait dû être déplacé au préalable. « C’est un énorme gain en temps et on évite des manutentions qui ne servent à rien, reprend la salariée. De plus, les sécurités sont nombreuses. L’action de levée n’est possible que si l’on a les deux pieds sur le tapis de sol qui intègre des capteurs de présence. L’accès et le contact se font avec une clé, les portes à fermeture automatique rendent l’équipement sûr à n’importe quelle hauteur, des avertisseurs sonores et lumineux sont présents… » Avant toute utilisation, elle met en place des plots de signalisation pour délimiter le périmètre d’intervention.

Un financement partiel a été possible, notamment pour l’achat de deux Emer, dans le cadre de la subvention prévention TPE « TMS Pros Action ». Ces équipements sont dotés d’un moyen de déplacement et d’un moyen d’immobilisation. « L’Emer est très pratique sur des hauteurs intermédiaires. Je m’en sers beaucoup côté décoration et peinture », témoigne Jamila Paillet, l’une des vendeuses. D’autant que l’équipement dispose d’une tablette sur laquelle elle peut déposer les articles à mettre en rayon.

1,80 m, c’est la limite de la hauteur de rayonnage autorisée dans les enseignes de grande distribution. Pour le secteur du bricolage, il n’y a pas de recommandation imposant cette limite de hauteur mais, au-delà, l’utilisation d’une Pemp est recommandée.

Dans l’activité bricolage, la majorité des pathologies professionnelles qui sont reconnues sont liées aux troubles musculosquelettiques. Les équipements de travail instables (escabeaux, échelles, marchepieds) sont encore trop répandus. « Aujourd’hui, nous sommes dotés d’équipements qui sont véritablement adaptés au fonctionnement du magasin, estime la directrice. On a le sentiment d’avoir fait un vrai pas en avant, avec les collaborateurs qui ont été associés, et qui ont pu tester les solutions : ils sont de plus en plus demandeurs pour être formés. » L’achat d’une seconde nacelle est d’ailleurs envisagé.

« La démarche fait gagner en efficacité, en sécurité au travail, en supprimant notamment un risque de chute qui peut être mortel, soutient Laurent Brauner. Les équipes se sentent valorisées dans leur métier. Cela a procuré une fierté qui contribue à la fidélisation du personnel. »

FICHE D'IDENTITÉ

Nom : Bricomarché Capcean
Lieu : Soorts-Hossegor (Landes)
Activité : commerce de détail de quincaillerie, peintures et verres en vente auprès des professionnels et particuliers
Effectif : 18 salariés, plus des renforts saisonniers en caisses et en rayons entre mars et octobre, le magasin voyant son activité doubler du fait notamment du nombre de résidences secondaires dans la région
Création : 2013

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