L'une des passerelles du gril a été abaissée pour que les opérateurs puissent manipuler les projecteurs debout.
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© Hervé Boutet pour l’INRS/2024
Le Quartz est une institution brestoise depuis 1988. À la fois salle de spectacles et centre de congrès, il a rouvert ses portes au public en janvier 2024 après deux ans et demi de travaux. « Une rénovation nécessaire au vu de la vétusté du bâtiment. Il aurait été dommage de ne pas saisir cette occasion pour améliorer les conditions de travail des équipes, estime Johan Mons, responsable hygiène, sécurité et environnement (HSE) de la société Brest’aim, qui exploite le lieu par délégation de service public. Nous avons tout naturellement sollicité l’expertise de la Carsat Bretagne. » Un réflexe acquis depuis que la caisse régionale a accompagné l’entreprise sur la question des chutes de hauteur à la suite d’un accident survenu en 2011 lors du montage de gradins à Brest Expo, autre équipement public confié à la gérance de Brest’aim.
Premier point d’achoppement : les déplacements. Afin de les simplifier et de les réduire, le plan de circulation au sein de l’établissement a été drastiquement remanié. En effet, la complexité de l’architecture du bâtiment obligeait à faire des tours et des détours, à emprunter de nombreux escaliers, et parfois même à passer par l’extérieur. « Nous avons ajouté des couloirs, ouvert des cloisons, supprimé des demi-étages… Aujourd’hui, les trajets sont plus directs et le matériel est transporté depuis les réserves au sous-sol jusqu’aux espaces de spectacles ou évènementiels sur des chariots », explique Mickaël Le Bozec, responsable technique du Quartz. Le monte-charge, qui a été agrandi pour y faire entrer les éléments les plus volumineux, est aussi dorénavant accessible depuis l’extérieur, ce qui facilite les livraisons des prestataires.
Travail du bois et soudure
Avant travaux, l’imbrication des activités impliquait de démonter les stands au pas de charge pour laisser le champ libre aux représentations du soir… Puis, éventuellement, de les remonter le lendemain. Des salles dédiées aux congrès ont été créées pour ne plus avoir à réaliser ces opérations dans l’urgence. « En outre, les éléments de nos nouveaux stands se clipsent les uns aux autres. Plus besoin de visser, ni de maintenir des postures contraignantes », souligne Frédéric Vilchien, régisseur des espaces. « Il faut prendre le coup car les panneaux sont un peu trop souples, mais c’est une amélioration notable, confirme un agent d’exploitation. Quant aux nouveaux chariots, ils permettent de se saisir plus facilement du matériel et roulent parfaitement. Plus besoin de pousser comme lors des entraînements de rugby de ma jeunesse ! »
Le cintre, auquel sont accrochées les perches de support des projecteurs, a été informatisé et motorisé. L'un des pupitres de commande est dorénavant mobile afin de guider chacune d'elles plus efficacement.
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© Hervé Boutet pour l’INRS/2024
Dans l’atelier de réparation et de création de décors, c’est le travail du bois et la soudure qu’il fallait séparer. Une cloison et un rideau de protection contre les rayonnements matérialisent désormais la frontière entre les deux univers. « En remplacement des dispositifs mobiles, nous nous sommes dotés d’une aspiration centralisée pour capter les poussières de bois », ajoute Mickaël Le Bozec. Cependant, les tests réalisés par le Centre interrégional de mesures physiques de l’ouest (Cimpo) ont montré que les débits d’airs stipulés dans le cahier des charges n’étaient pas respectés. « Le fournisseur est en train de revoir sa copie, commente Jean-François Jégu, contrôleur de sécurité à la Carsat Bretagne. C’est tout l’intérêt de faire appel au Cimpo. »
1 million d’euros
ont été investis dans le gril et le cintre du grand théâtre du Quartz pour améliorer les conditions de travail.
Dans la grande salle de théâtre, la nouvelle scène supporte 750 kg par mètre carré. Précédemment, si les décors étaient trop lourds, il fallait l’étayer ce qui impliquait des manutentions pénibles. Quant à la nouvelle rallonge qui permet d’agrandir la scène, elle est non seulement motorisée pour une mise en position sans effort, mais elle contient en plus des fauteuils encastrés qui suppriment le montage et le démontage manuel des premières rangées de sièges. Au-dessus de la scène, le cintre a été informatisé et, lui aussi, motorisé. Les 50 perches qui le constituent descendent depuis les hauteurs pour être chargées ou déchargées de projecteurs et de décors, actionnées depuis l’un des deux pupitres de commande. Le premier est fixe tandis que le second, mobile, permet de se déplacer pour mieux voir ce que l’on fait.
Un ascenceur pour accéder au gril
« Avant, à chaque ajout de matériel sur une perche, il fallait équilibrer celle-ci depuis la passerelle de charge, installée à 14 m au-dessus de la scène. Par pain de 10 kg, on finissait par déplacer des tonnes », se remémore Alain Gillet, régisseur plateau. D’autant qu’une fois équilibrée, c’est en tirant à la main sur des cordes en chanvre reliées à des poulies que la perche remontait… et redescendait pour le décrochage du matériel qui impliquait là encore la manutention de poids. Le gril reste néanmoins une zone de travail. Un nouvel ascenseur permet d’y accéder pour installer d’autres projecteurs. « C’est vraiment top, car avant il fallait grimper les cinq étages à pied, en trimbalant des charges pouvant dépasser les 20 kg… C’était éreintant, se remémore Ronan Cyrvan, du service lumière. Quant aux garde-corps qui laissaient apparaître un espace trop large et exposant au risque de chute lorsqu’un projecteur y était fixé, ils ont été remplacés par un modèle évitant cet écueil. »
Enfin, pour limiter les postures contraignantes, l’une des passerelles a été abaissée. Les projecteurs qui s’y trouvent peuvent ainsi être manipulés à hauteur, plutôt que d’avoir à les régler dans une position très inconfortable, assis sur de petits tabourets. Cette passerelle dispose en outre d’espaces supplémentaires pour les poursuites, les projecteurs qui servent à suivre les déplacements des acteurs et manoeuvrés par les opérateurs sur de plus longues durées.
FICHE D'IDENTITÉ
Nom : Le Quartz
Lieu : Brest (Finistère)
Activité : salle évènementielle accueillant spectacles, salons et congrès
Effectif : 54 salariés et 15 intermittents
Production : 200 levers de rideau et 60 congrès et salons par an
Fréquentation : 150 000 visiteurs par an avant la rénovation. 60 000 de la réouverture en janvier 2024 à juin 2024.
Surface : 38 000 m2 sur six niveaux