Ce site est édité par l'INRS
Une journée avec

Un ergothérapeute d’un Cicat

Alexandre Delarse est ergothérapeute au Pôle autonomie santé de Lattes, dans l’Hérault. Dans ce lieu, les particuliers sont invités à découvrir et essayer des aides techniques adaptées à leurs besoins et à leur domicile, tandis que les professionnels peuvent demander des conseils afin d’améliorer leurs conditions de travail. Il partage son temps entre accompagnement au sein de ce centre d’information et de conseils en aides techniques (Cicat) et visites chez des bénéficiaires.

5 minutes de lecture
Lucien Fauvernier - 21/02/2025
Lien copié
Partager l'article
Lien copié
Vue d'une situation de travail au Pole autonomie santé de Lattes.
  • 8 h 00

    Début de journée au Pôle autonomie santé de Lattes

    Comme chaque matin depuis plus de trois ans, Alexandre Delarse, ergothérapeute, commence sa journée au Pôle autonomie santé de Lattes, dans l’Hérault par un temps consacré à la gestion administrative – plus de 1 200 bénéficiaires par an sont accompagnés par les six ergothérapeutes de la structure. Ce centre ressource est le lieu de référence au niveau du département pour toute personne, particulier ou professionnel, ayant des besoins spécifiques d’aide à l’autonomie. « L’établissement regroupe les activités du Centre d’information et de conseils en aides techniques (Cicat) et des Équipes locales d’accompagnement sur les aides techniques (Eqlaat). Nous accueillons également un “Living lab”, explique Alexandre Delarse. C’est un pôle d’expertise sur les questions d’autonomie qui peut aider certains acteurs à mieux comprendre les besoins des bénéficiaires pour développer des solutions innovantes. Nous disposons aussi d’un espace formation permettant d’accéder à toutes les aides techniques en notre possession. »

  • 10 h 15

    Visite du showroom du Cicat avec un usager

    Alexandre reçoit un usager pour une visite du showroom du Cicat. « Monsieur est atteint d’une arthrose importante qui lui pose des problèmes dans certains gestes de la vie quotidienne, principalement au moment des repas. » L’usager est assis à table devant une assiette où de la pâte à modeler représente des petits pois. « Chaque ustensile est pensé pour répondre à un besoin spécifique : le couteau-fourchette lorsqu’un seul bras est valide, l’ouvre-boîte ergonomique pour les personnes n’ayant plus la force pour tirer la languette d’une boîte de conserve… » Si l’intérêt pour le bénéficiaire est immédiat, ces équipements agissent également en prévention des risques professionnels pour les aidants. « Un rebord anti-débordement pour assiette permet, par exemple, de continuer à manger en autonomie sans impliquer de ménage supplémentaire pour l’aide à domicile. » Après la cuisine, l’ergothérapeute accompagne l’usager dans l’espace chambre et salle de bain. Ici aussi, des aides techniques peuvent améliorer le quotidien du bénéficiaire et de son aidant, à l’image d’une barre de redressement pour le lit permettant à une personne à mobilité réduite de se relever seule.

    Vue d'une situation de travail au Pole autonomie santé de Lattes.
  • 11 h 00

    Réunion avec Objectif Émergence

    Alexandre rejoint en salle de réunion Sébastien Bayol, ergothérapeute et directeur du Cicat, ainsi que Jennifer Jourdan, responsable qualité et prévention chez Objectif Émergence, association spécialisée dans l’aide à domicile, afin de nourrir les liens tissés entre les deux structures. « Tout part de l’expérimentation d’une action collective de sensibilisation sur les aides techniques initiée par la Carsat Languedoc-Roussillon en 2020, rappelle Sébastien Bayol. Notre but était de sensibiliser, dans un format court d’une journée, des acteurs de l’aide à domicile sur l’apport des aides techniques dans un objectif de réduction des risques professionnels. » 17 salariées de huit services d’aide à domicile – dont Objectif Émergence – ont pu bénéficier de cette journée pratique avec un retour très positif selon Jennifer Jourdan : « Cette expérimentation, en plus de libérer la parole chez certaines de nos salariées et de leur montrer que des solutions existent, nous a amenés à embaucher une ergothérapeute pour répondre au mieux à leurs demandes. Côté logistique, lorsque nous avons besoin de tester du matériel, nous nous rapprochons du Cicat plutôt que de solliciter tout de suite les fournisseurs, ce qui nous permet de sortir des conventions commerciales. »

    Vue d'une situation de travail au sein du Pôle autonomie santé Lattes.
  • 13 h 45

    Visite au domicile d'un bénéficiaire

    Après le déjeuner, Alexandre se rend avec son véhicule de service au domicile d’un bénéficiaire. « L’année dernière, j’ai rendu visite à près de 150 usagers sur tout le département. Cela fait pas mal de déplacements ! » Si, en 2020, pour les premières missions de l’Eqlaat, les diagnostics et échanges se faisaient par mail à l’aide de photos, le rendez-vous au domicile permet une analyse beaucoup plus fine des situations de vie pour les ergothérapeutes.

    Vue d'une situation de travail au Pole autonomie santé Lattes.
  • 14 h 40

    Essayer une nouvelle sangle de levage

    C’est dans une maison, à l’entrée de Béziers, que Jacqueline accueille Alexandre avec un grand sourire. « Nous vous attendions. Entrez vite vous mettre au chaud ! » Jacqueline est la mère de Benjamin, jeune adulte atteint d’un handicap qui a besoin au quotidien d’un accompagnement et de soins particuliers. Très vite, les échanges entre l’ergothérapeute, Jacqueline et Lucie, auxiliaire de vie auprès de Benjamin depuis un an et demi, s’orientent autour du sujet de la sangle de levage. Celle-ci est très confortable pour Benjamin mais elle nécessite deux personnes pour son installation sur le lève-personne, ce qui n’est pas toujours possible. Alexandre a apporté avec lui une sangle à la manipulation plus aisée. Un essai est réalisé par Lucie qui reconnaît sa facilité d’utilisation, mais s’inquiète du confort de Benjamin. « C’est caractéristique des aides techniques : si certaines sont très favorables pour le bénéficiaire, elles ne le sont pas forcément pour l’aidant et inversement. Il s’agit toujours de trouver celle qui assure confort et sécurité aux deux. »

    Vue d'une situation de travail au Pole autonomie santé Lattes.
  • 15 h 20

    Rendez-vous pour une prochaine visite

    Alors que la discussion se poursuit, Hassna Idrissi, coordinatrice de parcours en santé complexe chez Objectif Émergence, arrive afin de faire un point de suivi. « Mon objectif est de faire en sorte que tout le monde dispose des mêmes informations concernant l’accompagnement d’un bénéficiaire. Je vais, par exemple, faire remonter les échanges avec Alexandre auprès de notre ergothérapeute interne. » La discussion se porte alors sur le lève-personne et son utilisation dans le salon : un tapis au sol bloque les roues et oblige Lucie à prendre, parfois, une mauvaise posture. De plus, le bras de l’appareil, trop rigide, ne facilite pas les manipulations… « Je reviendrai la prochaine fois avec une bande antidérapante pour fixer le tapis et une clé pour desserrer légèrement la bague de réglage du bras », promet Alexandre. Il est un peu plus de 16 heures quand celui-ci remonte dans son véhicule pour retourner au Pôle autonomie santé et y finir sa journée à 17 heures.

  • À découvrir aussi