
Selon de récents travaux menés par l'INRS, qui compilent les résultats de plus de 800 études menées dans différents pays, des liens sont avérés entre RPS (intensité du travail, charge émotionnelle, manque d’autonomie…) et troubles musculosquelettiques (TMS), maladies cardiovasculaires, accidents du travail et santé mentale (dépression, anxiété, burnout…). Dans les faits : « Des salariés exposés à un temps de travail prolongé, c’est-à-dire supérieur à 48 heures par semaine, présentent un excès de risque de plus de 20 % de survenue d’accidents vasculaires cérébraux. Ceux exposés à une forte demande psychologique ont deux fois plus de risque de survenue de burnout. Ou encore, les salariés qui manquent de soutien social présentent un excès de risque de plus de 40 % de survenue de lombalgies », explique Stéphanie Boini, chercheure à l’INRS et co-autrice de ces travaux.
Des recherches supplémentaires nécessaires
Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les effets des RPS sur le syndrome métabolique, les comportements à risques pour la santé (inactivité physique, consommation de tabac ou d’alcool), les allergies cutanées, les maladies respiratoires ou encore les issues défavorables de grossesses. « La caractérisation des effets des expositions psychosociales doit se poursuivre, notamment par l’étude de la durée des expositions et des changements dans les niveaux d’exposition, mais également par l’étude de situations de polyexposition combinant expositions psychosociales avec d’autres types de facteurs de risques professionnels qu’ils soient physiques, chimiques, biologiques… », précise Régis Colin, chercheur à l’INRS, également co-auteur des travaux.