Pour ne pas géner la circulation des chariots, l'unloader est mis en oeuvre sur le dernier quai tandis que l'avant-dernier est condamné pendant les opérations.
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© Patrick Delapierre pour l’INRS/2025
Le groupe Stef est un spécialiste du transport et de la logistique de produits alimentaires sous température dirigée en Europe. Les denrées fraîches et surgelées arrivent quotidiennement sur ses 280 implantations, dont 173 en France, où elles sont stockées avant d’être réexpédiées à ses quelque 20 000 clients (GMS, grossistes, restauration…). Le site Stef logistique Carquefou, près de Nantes, emploie 20 salariés qui, avec le soutien régulier d’intérimaires, réceptionnent, entreposent et réexpédient 19 000 tonnes d’aliments par an. « L’amélioration continue des conditions de travail de nos collaborateurs et collaboratrices est inscrite dans la stratégie du groupe », affirme Gaël Devalet, le directeur du site carquefolien.
328 conteneurs
ont été chargés/déchargés en 2024 sur le site Stef logistique Carquefou.
« Sur mon secteur, les accidents du travail diminuent de 10 % par an, se félicite François Doremus, animateur prévention de quatorze établissements Stef dans l’Ouest et le Nord de l’Hexagone. Au-delà des rendez-vous hebdomadaires autour des questions de prévention, chaque accident ou presqu’accident est analysé pour trouver des actions correctives qui sont partagées avec nos autres entités. » Ce qui devrait être le cas avec la nouvelle solution technique dont Carquefou est équipé depuis septembre 2024 et qui pourrait bien intéresser d’autres établissements du groupe.
Il s’agit d’un dispositif de déchargement des conteneurs frigorifiques remplis de cartons non palettisés, qui a été mis en place pour limiter ports de charges, apparition de troubles musculosquelettiques et risques de chutes induits par l’impossibilité d’avoir recours à des lève-palettes. « Nos réflexions nous ont conduits à nous intéresser à l’utilisation d’un exosquelette. Mais cette première piste ne donnait pas les résultats escomptés, et elle a été abandonnée », se remémore Gaël Devalet. Les recherches menées par la suite en étroite collaboration avec la direction métiers groupe dans les salons professionnels et auprès de fournisseurs ont permis d’établir un cahier des charges pour l’acquisition d’un unloader, dispositif mobile alliant une plate-forme élévatrice, un préhenseur à ventouse et un convoyeur motorisé.
Tests et groupes de travail
Pour s’assurer de l’adéquation du matériel aux besoins du terrain, des tests ont été réalisés et leurs résultats ont alimenté trois groupes de travail : organisation, technique, humain. « Nous avons identifié différents points problématiques que le fabricant a corrigés, indique Stéphane Leprêtre, opérateur logistique leader et l’un des premiers à avoir testé le système. Nous avons notamment demandé des roues plus larges car celles qui étaient installées à l’origine se coinçaient dans les rainures du sol des conteneurs. » « Il s’agissait également de penser la meilleure manière d’intégrer l’unloader à nos process, en tenant compte de nos contraintes pour que son utilisation puisse se faire en sécurité », explique François Le Lamer, chef d’équipe qui a participé au groupe organisation. Pour être autorisé à piloter le nouvel outil, un salarié doit avoir été formé.
L'unloader est un dispositif mobile de déchargement des conteneurs frigorifiques remplis de cartons non palettisés.
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© Patrick Delapierre pour l’INRS/2025
Mais concrètement, comment le dispositif fonctionne-t-il ? Une fois le conteneur en place, l’opérateur, posté sur la plate-forme munie d’un garde-corps, le dirige jusqu’au mur de cartons en empruntant le niveleur de quai. Toujours depuis la plate-forme, qui est élévatrice pour limiter les postures contraignantes, il déplace la marchandise sur le convoyeur à l’aide du préhenseur qui permet de saisir des caisses à l’horizontal comme à la verticale. Le tapis mécanique est aussi réglable, là encore, pour faciliter les manutentions. « J’étais vraiment très sceptique lorsqu’on nous a parlé du projet. Je pensais que cela allait nous ralentir. Mais maintenant que je l’ai en main, je suis convaincu, convient Maximilien Epembia, un manutentionnaire. Nous allons même un peu plus vite. Mais le vrai plus, c’est que je ne suis plus rincé après avoir vidé un conteneur. Le préhenseur est vraiment une aide indéniable, surtout pour les cartons du bas qui finissaient par me faire mal au dos. »
Efficace et pérenne
Afin de permettre la progression de l’unloader sur toute la longueur du conteneur, qui va de 6 à 12 m, un convoyeur gravitaire articulé et extensible à la manière d’un accordéon, est relié à celui du nouveau dispositif. « Pour le moment, les opérateurs y récupèrent les cartons manuellement, mais nous allons aussi mettre à leur disposition une aide à la manutention, précise François Doremus. Puisque la palettisation nécessite de la place autour du convoyeur gravitaire, les essais réalisés nous ont amenés à la conclusion qu’il fallait suspendre un préhenseur sur des rails pour ne pas perdre d’espace au sol et être en capacité d’atteindre les différentes palettes. »
« Stef a mené ce projet de manière exemplaire, en faisant participer toutes les parties prenantes, ce qui est primordial pour se donner toutes les chances d’aboutir à une solution efficace et pérenne », estime Gwenaël Judic, contrôleur à la Carsat Pays de la Loire qui a encouragé l’entreprise à s’attacher les services d’un ergonome pour mener une étude sur l’unloader au moment de la phase de test et dont les résultats ont alimenté les réflexions. « Une partie du dispositif a ainsi pu être subventionnée par un contrat de prévention », conclut-il.
FICHE D'IDENTITÉ
Nom : Stef
Lieu : Carquefou (Loire-Atlantique)
Activité : transport et logistique de produits alimentaires sous température dirigée
Effectif : 22 300 salariés groupe Stef dont 20 sur le site de Carquefou
Volume de stockage : 63 688 m3
