
Il y a dix ans, était lancé le « Système d’évaluation et d’information sur les risques chimiques en milieu professionnel », plus connu sous le nom de « Seirich ». Un logiciel en libre accès conçu pour aider les entreprises à évaluer facilement les risques liés aux produits chimiques, les informer sur la démarche de prévention à mettre en œuvre et les obligations réglementaires. Cet outil, fruit d’un travail commun entre l’INRS, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), le ministère chargé du Travail, et plusieurs organisations professionnelles, a été adopté par près de 40 000 entreprises, en une décennie.
Parmi elles, des grands groupes dont le cœur de métier est la chimie, mais aussi des petites structures issues de tous les secteurs. « Seirich a été élaboré pour être accessible au plus grand nombre, avec trois niveaux d’utilisation – débutant, intermédiaire et expert – en fonction des connaissances de l’entreprise sur le risque chimique », justifie Florian Marc, chef de projet Seirich à l’INRS. À titre d’exemple, Eqiom Granulats, spécialisée dans la fabrication de sable industriel, qui compte une vingtaine de salariés, dans la Nièvre, s’est appuyée sur Seirich pour réaliser l’inventaire des produits chimiques utilisés par ses équipes. Même chose chez Keolis Besançon mobilités, qui exploite les bus de la préfecture du Doubs : après avoir listé les produits chimiques, l’animatrice QSE (qualité, sécurité, environnement) s’est servie de Seirich pour l’évaluation des risques. Ce qui a débouché sur deux actions dans l’atelier de maintenance des bus : la mise en place de l’aspiration des gaz d’échappement diesel et la ventilation de la fosse.
Des évolutions convaincantes
Autre paramètre qui a pu séduire les entreprises : elles ne sont pas livrées à elles-mêmes pour utiliser le logiciel. Concrètement, une aide en ligne est accessible directement dans le logiciel, ainsi que des webinaires, des tutoriels et des réponses aux questions fréquemment posées. Des référents au sein des partenaires sont également disponibles en région pour aider les entreprises. Les dirigeants de la menuiserie Guy-Xavier, en Ardèche, TPE de dix salariés, ont ainsi reçu une formation de la Carsat pour prendre en main le logiciel, puis la Caisse les a aidés à formaliser leur plan d’action grâce à l’outil.
En dix ans, le logiciel a aussi connu de nombreuses modifications afin de s’adapter au mieux aux besoins des entreprises. « L’outil a évolué en intégrant les problématiques nouvelles comme la polyexposition ou les nano-matériaux, et l’évolution des technologies et des pratiques en entreprise. Mais il a aussi pris en compte les retours utilisateurs », remarque Florian Marc. Son ergonomie a aussi été améliorée, avec la mise en place d’une aide à la saisie de données pour réduire et optimiser le temps passé à alimenter le logiciel au profit du temps dévolu à la mise en œuvre de la prévention. Des fonctionnalités ont été ajoutées et les algorithmes ont sans cesse été améliorés.
« Certaines entreprises, qui étaient réticentes au départ à utiliser le logiciel, s’y sont finalement mises à la faveur de ces améliorations, poursuit le chef de projet l’INRS. Aujourd’hui, les retours que nous avons via les demandes d’assistance, témoignent de leur satisfaction quant aux fonctionnalités qui répondent toujours mieux à leurs attentes. »