Ce site est édité par l'INRS

Social

Des distributeurs de protections périodiques pour faire face à l’imprévu

Sujet tabou, crainte de la stigmatisation, manque d’intérêt pour la question… les raisons pour lesquelles la grande majorité des entreprises n’ont pas encore installé des distributeurs de protections périodiques sont nombreuses. Les choses commencent malgré tout à évoluer alors que ce sujet touche à l’égalité hommes-femmes.

2 minutes de lecture
Alexis Carlier - 27/06/2025
Lien copié
Illustration d'un vestiaire réservé au personnel féminin.

« T’aurais pas une serviette ? » Arrivée inopinée du début de cycle menstruel, absence de protections périodiques suite à un simple oubli, flux plus abondant que d’habitude… Quelle femme ne s’est pas déjà trouvée prise au dépourvu sur son lieu de travail face à ce genre de situation ? « Dans ces cas-là, témoigne Aurélie [NDLR. À la demande de l’intéressée, le prénom a été changé] graphiste dans une société de services de 200 personnes, il n’y a pas d’autre solution que d’aller voir ses collègues féminines et espérer que l’une d’elles pourra te dépanner. » Pourtant, la mise à disposition en entreprise de protections périodiques de dépannage pour les femmes peut paraître une question de bon sens, et a minimina de qualité de vie au travail.

Des protections périodiques en libre-service

Parfois, mais encore trop rarement, il est possible d’aller s’approvisionner gratuitement au distributeur de protections périodiques en libre-service mis en place le plus souvent dans les toilettes. Si cette dernière option commence à apparaître depuis quelques années au sein d’entreprises de l’Hexagone, elle est encore très loin d’être présente partout. « Nous avons implanté à peu près 3 000 de ces dispositifs dans 500 entreprises du territoire national, déclare Thibault Desquaires, directeur général de Initial Hygiène Services, fournisseur de solutions d’hygiène et de propreté et l’une des premières entreprises à avoir proposé ce type de services. Et selon mes estimations, 5 000 établissements en seraient dotés aujourd’hui. La marge de progrès est encore grande. » Sujet tabou, crainte de la stigmatisation, manque d’intérêt pour la question… les raisons pour lesquelles la grande majorité des entreprises n’ont pas encore installé de tels équipements sont multiples.

Pourtant, il s’agit simplement de répondre à un besoin naturel des femmes et de leur apporter une solution de dépannage en cas d’urgence. S’il n’existe pas de statistiques sur le sujet, la logique des choses veut que chaque jour, en France, des milliers de femmes travaillent en ayant leurs règles. « Le sujet progresse très lentement, poursuit Thibault Desquaires. alors qu’il concerne la place de la femme dans l’entreprise et que cela touche à l’égalité hommes-femmes. » L’initiative a séduit certaines entreprises, et non des moindres : Bouygues Télécom, Disney, une grande marque de luxe féminin – elle préfère garder l’anonymat –, des écoles de commerce.… Des structures qui semblent avoir compris l’intérêt de la mise en place de ces distributeurs tant en termes d’image qu’en termes de confort, de confiance et de considération. Une mesure simple, peu visible mais concrète, qui peut s’inscrire dans une démarche plus large d’amélioration des conditions de travail.

Partager L'article
Lien copié
En savoir plus

À découvrir aussi