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En bref

Les actualités de juillet-août

Chaque mois, la rédaction de Travail & Sécurité propose une sélection des actualités du monde de la santé et la sécurité au travail.

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La rédaction - 27/06/2025
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Illustration d'un usage de produit chimique dans le btp.

BTP

Le risque chimique est encore souvent sous-estimé

Menée en janvier auprès de plus de 5 000 travailleurs issus de tous les métiers du BTP, une enquête diligentée par l’OPPBTP met en lumière une sous-estimation du risque chimique dans ce secteur d’activité. Alors qu’ils sont nombreux à manipuler régulièrement des produits qui peuvent contenir des agents dangereux (colles, résines, peintures, enduits, ciments ou décapants), « certains professionnels interrogés rapportent des taux d’utilisation anormalement faibles par rapport à la réalité de leurs métiers », affirme l’OPPBTP. Ainsi, selon l’enquête, 65 % des maçons, 69 % des professionnels des travaux publics et du terrassement, ou encore 56 % des peintres déclarent ne jamais ou rarement utiliser des produits chimiques. « Ces chiffres démontrent que de nombreux produits chimiques utilisés quotidiennement ne sont pas clairement identifiés comme tels », précise l’organisme de prévention. Autre enseignement : si les conséquences immédiates de contact avec ces produits sont plutôt bien connues, les répondants ne sont que 62 % à avoir conscience des risques de cancer et 43 % à identifier les effets sur la reproduction. Ce manque de connaissances serait notamment dû, selon l’enquête, au faible taux – 29 % ­– de formation aux risques chimiques de ces travailleurs. Un chiffre qui expliquerait également en partie que, selon l’OPPBTP, si 88 % des professionnels interrogés savent que l’étiquette permet d’identifier le danger lors de l’utilisation d’un produit, ils sont seulement 35 % à la lire systématiquement avant chaque utilisation. Face à ces constats, l’OPPBTP, en association avec la Direction générale du travail (DGT), la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et les services de prévention et de santé au travail (SPST), a lancé une campagne de sensibilisation des professionnels du secteur du BTP aux risques chimiques liés à l’utilisation de produits manufacturés. Ainsi, elle met à dispo­sition, du 2 juin au 30 juillet, des dépliants, des affiches et des outils de prévention, et invite les entreprises à réaliser l’inventaire des produits chimiques utilisés. 

 

Fortes chaleurs

Un décret renforce les obligations des employeurs

Dans un contexte de changement climatique, la prévention du risque lié à la chaleur constitue un enjeu important en termes de santé et sécurité des travailleurs. Le décret n° 2025-482 du 27 mai 2025 renforce les obligations de l’employeur sur ce sujet, en introduisant dans le Code du travail de nouvelles dispositions. Celles-ci précisent les démarches pour mieux évaluer les risques et organiser le travail, ainsi que les actions à mettre en œuvre en cas de survenance de chaleurs intenses (adaptation des horaires, ajustement des périodes de repos, aménagement des postes de travail, avec des dispositifs filtrants ou occultants, de la ventilation ou de la brumisation, mise à disposition d’eau potable fraîche, fourniture d’équipements adaptés…). Une attention particulière sera portée aux travailleurs vulnérables, notamment les femmes enceintes. L’information et la formation des salariés sur les signes de coup de chaleur et les gestes à adopter sont également rendus dorénavant obligatoires, ainsi que la mise en place de protocoles de secours, notamment pour les personnes isolées. Des dispositions qui entrent en vigueur, pour certaines, dès le 1er juillet 2025. 

Inspection du travail

Contre les contrats précaires abusifs

L’inspection du travail vient de lancer une nouvelle campagne afin de lutter contre 
le recours abusif aux contrats précaires, CDD et contrats de travail temporaire 
dits « contrats d’intérim »
. En quarante ans, ce type de contrats de très courte durée 
a significativement augmenté. Or, ceux-ci ont des impacts négatifs sur la vie 
des travailleurs (insécurité de l’emploi, risque de chômage accru, moindre accès 
à la formation, difficultés et accès au logement…). Ces salariés sont également 
plus souvent victimes d’accidents du travail. La campagne nationale cible les entreprises qui ont le plus recours à ce type de contrats et repose sur trois volets – l’information, la sensibilisation et le contrôle – afin de conduire ces entreprises à privilégier l’embauche de salariés en CDI. Après une première phase d’échanges nationaux et locaux avec les partenaires sociaux et les acteurs de l’entreprise, lancée en avril, la période de juin à novembre sera consacrée à des contrôles en entreprise afin de repérer les situations de recours abusifs aux contrats précaires (pour pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise), les cas de recours interdits (travaux dangereux, remplacement d’un salarié gréviste, période post-licenciement économique) et s’assurer du respect des prérogatives des CSE. Des contre-visites pour vérifier la mise en œuvre de mesures de régularisation s’étaleront ensuite jusqu’en mai 2026. 

Anniversaire

La subvention Prévention des risques ergonomiques a un an

Un an après avoir lancé la subvention Prévention des risques ergonomiques, l’Assurance maladie-risques professionnels dresse un premier bilan du dispositif. 5 666 subventions ont à ce jour été allouées, pour un montant global de 44 112 680 euros, et plus de 65 % ont été attribuées à des entreprises de moins de 50 salariés.  Dans la majorité des cas (68 %), elles ont contribué à des actions de prévention. Parmi elles, les achats d’équipements représentent la majorité des demandes (63 % des subventions accordées).Pour rappel, cette aide permet aux entreprises de financer des actions de prévention, des actions de sensibilisation aux facteurs ergonomiques, des aménagements de postes de travail, ou encore la prise en charge des frais de personnel dédiés à la mise en œuvre d’actions de prévention.

Appli

Zoom sur les professionnels de santé

Depuis le 8 avril 2025, JEM Soignances, une application en libre accès, permet de prendre conscience des conditions de travail des professionnels de santé. Elle s’appuie sur une étude menée sur plus de 12 000 volontaires de la cohorte Constances. Infirmiers, médecins, ambulanciers, dentistes, psychologues, sages-femmes, aides-soignants… Ces métiers exposent à différents risques (contraintes organisationnelles, biomécaniques, risques chimiques, biologiques, rayonnements ionisants, bruits…). En quelques clics, l’application révèle la fréquence de ces expositions, selon le métier mais aussi le secteur d’activité (milieu hospitalier, hébergement médico-social ou social…). 

Europe

Cancers et expositions dans le secteur de la santé et du social

L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-Osha) a publié le 23 mai dernier une étude sur l’exposition des travailleurs du secteur de la santé et des services 
sociaux aux facteurs de risques de cancer
(rayonnement ionisant, formaldéhyde…). 
Les résultats de ce travail montrent que près de 30 % de ces professionnels ont été exposés à au moins un de ces facteurs au cours de leur dernière semaine de travail tandis que 7,8 % de cette population auraient été exposés à deux d’entre eux.

Perturbateurs endocriniens

L’INRS propose un outil d’aide au repérage

Difficile pour les entreprises de savoir si leur activité expose les salariés aux perturbateurs endocriniens. Pour faciliter ce travail de repérage, l’INRS met à disposition un nouvel outil sous forme de tableau Excel à télécharger. Celui-ci rassemble 344 substances chimiques 
classées pour leurs effets avérés ou potentiels de perturbation endocrinienne. Pour chacune, les principaux secteurs industriels et usages concernés sont recensés, et d’autres informations utiles sont précisées : numéro CAS, catégorie au regard des effets 
de perturbation endocrinienne sur la santé, classification CMR (règlement européen 
CLP) si elle existe, tableaux de maladies professionnelles et fiche toxicologique associés. « Repérage des perturbateurs endocriniens en entreprise. 

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