Entre grue à montage rapide et échafaudages périphériques, la mise en place de moyens mutualisés pour la manutention manuelle des charges et la prévention des chutes de hauteur devient une règle sur les chantiers de Maisons Privat.
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© Fabrice Dimier pour l’INRS/2025
La Guérinière, sur l’île de Noirmoutier, en Vendée. C’est là que l’entreprise Maisons Privat a mis en place un chantier test, témoignant de l’engagement du leader régional de la construction de maisons individuelles à améliorer durablement la sécurité pour l’ensemble des intervenants. Comment ? En travaillant sur les cinq Top ou « thèmes opérationnels prioritaires » définis par l’Assurance maladie-risques professionnels : la mise en commun de moyens de protection collective pour prévenir les chutes, la gestion des manutentions et des approvisionnements, l’hygiène et les conditions de travail, la mission coordination sécurité protection de la santé (CSPS) et les interventions ultérieures sur l’ouvrage.
« Il s’agit d’une construction sur un terrain de 350 m2, en limite de propriété, d’une maison de 82,35 m2 avec une hauteur au sol de 5,68 mètres, où les deux principaux risques sont, comme souvent, ceux liés aux manutentions manuelles et les chutes de hauteur dans un environnement contraint », explique Baptiste Souchet, directeur de Maisons Privat. C’est donc dès la conception du projet qu’il faut agir, en intégrant les prescriptions de sécurité et des moyens communs dans les pièces écrites des marchés. « En juin 2024, via l’Association vendéenne des constructeurs de maisons individuelles, nous avons présenté aux professionnels l’impact des accidents du travail dans le secteur et les solutions de prévention existantes. Maisons Privat a été l’une des premières entreprises à s’engager sur leur mise en œuvre. Nous avons élaboré un contrat de prévention dans lequel j’ai demandé le déploiement des Top sur quatre chantiers tests pour enclencher une dynamique de transformation durable des pratiques », témoigne Maximilien Pesneau, contrôleur de sécurité à la Carsat Pays de la Loire.
Mutualiser pour mieux prévenir
À La Guérinière, il était par exemple essentiel que les maçonneries soient en pied avant le montage de l’échafaudage et donc de prévoir des marches pour stabiliser l’accès dès le début du chantier, ce qui n’était traditionnellement pas fait. L’entreprise s’est rapprochée du prestataire d’échafaudages mutualisés pour maisons individuelles présent sur la région. « C’est un échafaudage périphérique adapté aux travaux des différents corps de métiers : maçons, charpentiers, couvreurs, zingueurs…, explique Laurent Bonnaudet, cofondateur du Réseau Isis. Un tel dispositif, mis à disposition pour la durée du chantier, permet de réduire les risques et de gagner aussi en productivité. »
« Avec ce partenaire, nous réfléchissons à l’amélioration de cette protection antichute dont nous souhaiterions qu’elle constitue un poste de travail pour notre maçon », complète Bastien Guedon, le responsable technique du chantier, et coordonnateur SPS, qui y voit l’opportunité d’aller encore plus loin sur l’amélioration des pratiques. Sur d’autres chantiers, l’entreprise déploie également des escaliers-passerelles pour faciliter les accès. Elle travaille aussi sur l’obturation des trémies par la mise en place de plateaux à trappe. Ici, un passage a même été prévu pour passer les plaques de placo du bas vers le haut. On pourrait également y associer un système de monte-charges mécanisé pour réduire les contraintes physiques auxquelles sont soumis les plaquistes.
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chantiers ont été livrés sur l’année 2024. Maisons Privat propose des maisons traditionnelles, ou maisons d’architecte sur mesure ou sur plan.
« Sur l’aspect manutention, nous sommes équipés d’une grue à montage rapide. Un moyen de levage est mis à disposition le plus systématiquement possible », insiste Baptiste Souchet, mentionnant la nécessité, parfois, de louer un bout de voirie pour l’installer. Quand le matériel en propre n’est pas disponible, la location est une option. « Nous rentrons dans notre portefeuille de plus en plus de maisons à étages qui nécessitent l’utilisation de grues. Notre volonté est de systématiser la mise en place d’un moyen de levage en commun, que les sous-traitants pourront utiliser », ajoute-t-il. « Le matériel a aussi son importance : nous utilisons par exemple des blocs à bancher de 15 cm de largeur. Il s’agit de blocs creux empilés à sec sans colle jusqu’à huit rangées, avant de couler le béton par le dessus, indique Bastien Guedon. Ce choix génère moins de manutentions manuelles que l’utilisation de blocs de granulats classiques. »
Un système de monte-charges mécanisé a été insntallé sur le chantier pour réduire les contraintes physiques.
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© Fabrice Dimier pour l''INRS/2025
Une nécessaire coordination
Autres points forts : des livraisons au plus près du chantier, le stockage du matériel sur un terrain stable, une zone séparée dédiée aux déchets et une réflexion globale sur les circulations. Reste un travail à poursuivre sur la base vie. Chez Maisons Privat, les salariés disposent de lave-mains, toilettes et prises de 220 volts dans leur camion. Pour l’arrivée des sous-traitants, la mise en place de sanitaires communs est prévue. « L’entreprise répond à son obligation de maître d’ouvrage de réaliser l’ensemble de la coordination, d’avoir des moyens mutualisés pour la manutention manuelle des charges et la prévention des chutes de hauteur. Elle doit aussi, dès le démarrage du chantier, s’assurer des accès à l’eau, aux énergies, aux sanitaires et aux parties de restauration/vestiaires », insiste Maximilien Pesneau.
Christophe Mainard, le directeur technique, a également été formé à la coordination SPS. « Il est important de combiner nos approches. Je vais travailler en amont, sur plan, en suivant le projet dès la phase conception, pour anticiper et privilégier certaines solutions. C’est à ce stade que l’on détermine notamment les besoins pour les interventions ultérieures sur ouvrage », explique ce dernier. « Mon rôle est d’assurer le suivi sur le terrain, complète Bastien Guedon. En vérifiant dès le départ que les remblais périphériques sont réalisés, que tous les accès sont prévus et sécurisés. Au quotidien, j’insiste sur l’application de la sécurité de base, le port des EPI… Les équipes n’ont pas toujours conscience qu’aménager son poste de travail correctement permet d’améliorer la sécurité mais aussi d’être plus efficace. »
« À terme, nous irons – j’en suis convaincu – vers un renforcement des obligations. C’est pourquoi nous avons choisi d’anticiper, affirme Baptiste Souchet. À la clé, il y a la mise en place d’un cadre vertueux qui doit s’inscrire dans la normalité de l’entreprise. »
IDENTITE
Nom : Maisons Privat
Localisation (siège) : Bellevigny (Vendée)
Activité : constructeur de maisons individuelles intervenant sur les départements de la Vendée, de Loire-Atlantique et de Charente-Maritime
Effectif : 68 salariés dont 37 sur chantiers.