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Focus sur les poseurs de résine de sol

Entre la préparation des sols, le mélange de résine, et l’application de celle-ci en couches successives, les poseurs de résine de sol sont susceptibles d’être exposés à des poussières de silice cristalline et à des composés organiques volatils (COV). 

2 minutes de lecture
Corinne Soulay - 08/10/2025
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Illustration d'une résine de sol et chaussures de sécurité.

Appliquer des revêtements en résine sur des sols permet d’assurer la durabilité et la résistance de ces derniers. Entre la préparation des sols, le mélange de résine, et l’application de celle-ci en couches successives, les opérateurs en charge de cette activité sont susceptibles d’être exposés à des poussières de silice cristalline et à des composés organiques volatils (COV). Un risque aggravé par des contraintes physiques importantes. Mais quelles sont concrètement les tâches les plus émettrices de poussières ou de COV et les plus exigeantes physiquement ? Pour répondre à cette question, l’OPPBTP a mené une étude sur quatre chantiers, en adoptant une méthodologie qui associe métrologie en temps réel et analyse de l’activité réelle des salariés.

Des analyses d'activité pour mesurer l'exposition

Dans les faits, sur chacun des sites, trois opérateurs ont été suivis (aide-applicateur, applicateur et chef d’équipe). Des analyses de leur activité ont été réalisées par des ergonomes, des mesures ont été effectuées à l’aide de différents dispositifs (capteurs de poussières et de COV en temps réel, capteurs de cardiofréquencemétrie…). Résultats : des dépassements de valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) ont été constatés, notamment pour les poussières de silice cristalline. Des observations qui plaident pour la mise en œuvre d’actions visant à réduire ces expositions. En attendant, le document rappelle que le port d’une protection respiratoire adaptée (filtration P3) reste recommandé.

Autres phénomènes mis en lumière : des tâches telles que le nettoyage à l’acétone ou la phase de mélange de résine exposent le salarié à des niveaux de COV élevés, même s’il n’a pas été possible de déterminer si les VLEP avaient été dépassées. Enfin, l’étude montre que certaines des activités les plus exigeantes physiquement sont celles exposant le plus les opérateurs aux risques chimiques. Parmi elles, trois tâches semblent ainsi pertinentes à traiter en priorité : le balayage, le sablage et la préparation de la résine.

À la suite de ces analyses, le rapport propose plusieurs pistes pour prévenir ces risques. Certaines, d’ordre organisationnel, consistent par exemple à modifier le process, ou à développer la coordination entre les équipes d’avant-vente et opérationnelles. D’autres solutions ciblent plus spécifiquement la prévention des risques chimiques (substituer certains produits dangereux, aspirer les polluants à la source, porter une protection respiratoire adaptée, veiller à l’entretien régulier des aspirateurs…) ou physique (mécaniser certaines tâches, limiter les manutentions manuelles de charges…). Cette série de mesures est destinée à être étudiée par la commission d’amélioration des conditions de travail du Syndicat français des métiers de la résine (SFMR). 

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