Le site de Lyon, contrairement à son voisin clermontois, est amené à intervenir sur des appareils d’autres compagnies comme Transavia, KLM, Air France ou Air Sénégal.
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© Patrick Delapierre pour l'INRS/2023
[Ce reportage a été réalisé dans le cadre de l'article Une maintenance de haut vol]
« On fait partie de l’équipe de maintenance “petit entretien” de Clermont-Ferrand (NDLR : le principal site de maintenance de la compagnie), explique Laurent Delforge, responsable du site de maintenance de Lyon. On intervient sur des temps très courts, la plupart du temps de nuit et sur les pistes. Il nous arrive également de prendre en charge des dépannages pour désengorger le site de Clermont-Ferrand. »
Le site de Lyon, contrairement à son voisin clermontois, est amené à intervenir sur des appareils d’autres compagnies comme Transavia, KLM, Air France ou Air Sénégal. Cela signifie aussi d’autres types d’avions que des Embraer, tels des Boeing 737, des Airbus A 320… « Les opérateurs doivent être multitâches et multiavions, résume Lara Duclairoir, responsable hygiène, sécurité, environnement (HSE.) On doit donc toujours s’assurer que les intervenants ont toutes les qualifications requises. » Les équipes travaillent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, et sont organisées en cycles de six semaines, avec des horaires du matin (5h-15 h), du soir (15h-23h) et de nuit (21h-5h).
Depuis juin 2022, l’organisation a été structurée. « Plusieurs ateliers de réflexion ont été ouverts pour pouvoir répondre au cahier des charges de la maintenance sur Lyon, avec les contraintes du travail de nuit et les différents types d’avions, poursuit Laurent Delforge. Il a été décidé de constituer des équipes qui fonctionnent toujours avec le même chef d’équipe et d’établir des plannings à l’année, ce qui permet de réduire le stress. » La majorité des interventions ayant lieu sur les pistes et en hauteur, des nacelles ou des plates-formes sont à disposition, adaptés aux types d’appareils.
En finir avec les chutes
« Les chutes de hauteur font partie des risques majeurs identifiés. En 2021, nous avons eu un accident grave sur l’escale de Caen. Un mécano est tombé d’une passerelle passagers, commente Lara Duclairoir. Depuis, un gros travail a été initié avec la Fnam (Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers), les aéroports et même les constructeurs sur ce sujet. C’est long, mais on avance : depuis février 2023, certains documents techniques ont évolué sur ce sujet. » Un sujet qui dépasse largement le service maintenance de Hop ! mais qui a été à l’origine d’un plan d’actions au sein de la compagnie. Ainsi, désormais, lors de la réunion quotidienne de planification, une attention plus particulière est apportée aux moyens techniques nécessaires à la réalisation des tâches en sécurité : a-t-on besoin d’une nacelle, d’un escabeau ou d’un EPI spécifique ? etc.
Sur les pistes, les risques liés aux souffles des réacteurs ou à leur aspiration nécessitent une vigilance de chaque instant.
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© Patrick Delapierre pour l'INRS/2023
Sur les pistes, les risques liés aux souffles des réacteurs ou à leur aspiration, ainsi qu’aux déplacements dans la zone d’évolution contrôlée (Zec) des appareils nécessitent une vigilance de chaque instant. Seules les personnes ayant passé le permis de piste sont autorisées à s’y déplacer. L’une des activités récurrentes du site est le changement de roues. « En hiver, nous en changeons une ou deux par semaine, remarque Laurent Delforge. Mais en été, cela peut aller jusqu’à une dizaine par semaine car la gomme s’use beaucoup plus vite. » L’échange standard de roue fait d’ailleurs l’objet d’une analyse de risques dans le cadre du programme TMS Pros de l’Assusrance maladie-risques professionnels.
« Les roues, qui peuvent peser jusqu’à 190 kg pour celles des Boeing, arrivent stockées horizontalement sur des palettes. Pour les retourner, tout comme sur le site de Clermont, un Mekaboy a été acquis », remarque Lara Duclairoir. Une toute nouvelle remorque ayant un fond relevable va permettre de charger et décharger les roues sans trop d’effort, une fois que la fixation du tracteur aura été adaptée.
Enfin, le hangar de 1500 m2 a longtemps été un sujet de crispation. Il a été totalement rénové entre 2021 et 2022, grâce à un travail commun mené par Hop ! et Aéroport de Lyon, le propriétaire. « Tout a été revu : l’éclairage, la toiture, les portes, le chauffage des bureaux, les moyens d’extinction des incendies, les locaux sociaux », se réjouit le responsable maintenance du site. « Pour que ce hangar soit rénové, notre ancien directeur n’a pas hésité à taper du poing sur la table… et ça a fonctionné », conclut la responsable HSE.
HOP ! EN CHIFFRES
1 568 femmes et hommes répartis de la façon suivante :
- maintenance : 408
- fonctions support : 215
- personnel navigant technique : 431
- personnel navigant commercial : 515
