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Enseignement supérieur

Des actions variées pour sensibiliser les managers et ingénieurs de demain

Parce que les travailleurs formés à la santé et la sécurité au travail dès leur scolarité sont moins victimes d’accidents du travail, il est essentiel d’apporter aux étudiants les compétences qui leur permettent ensuite d’être mieux armés contre les risques professionnels. Explications avec Brice Fischer et Loïc Bodin, chargés des projets enseignement supérieur à l’INRS.

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Corinne Soulay - 03/10/2024
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Illustration d'une formation en santé et sécurité au travail.

Travail & Sécurité. Vous venez de lancer la deuxième édition du concours « Challenge Health at Work ». De quoi s’agit-il ?

Brice Fischer. C’est une compétition destinée aux étudiants de masters d’écoles d’ingénieurs et de management et d’écoles universitaires de management (IAE), toutes spécialités confondues : marketing, finance, ingénierie, chimie, informatique, vente… Le but est de les sensibiliser aux questions de santé et sécurité au travail (SST) via une approche ludique. Pas besoin de compétences particulières en SST, c’est ouvert à toutes et tous. Cette année, afin d’évaluer des étudiants ayant des profils comparables en termes de savoir et de niveau, le challenge présentera deux catégories, novices et confirmés, en fonction de l’enseignement reçu en SST.

Loïc Bodin. Lors des qualifications, en janvier prochain, les équipes seront invitées à travailler sur une étude de cas, et à proposer un plan d’actions. Les meilleures devront ensuite défendre leurs projets devant un jury, en utilisant une forme originale. Jeu de cartes, vidéo, site internet… Lors de l’édition précédente, 118 étudiants, répartis en 26 équipes, issues de 13 écoles, ont concouru. Cet événement est l’une des modalités qui nous permet de promouvoir la SST dans la formation initiale des étudiants de l’enseignement supérieur.

INRS ET ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

L’INRS anime des partenariats pour développer des compétences en santé et sécurité au travail dans les différents cursus de l’enseignement supérieur. Les publics cibles sont les étudiants des écoles d’ingénieurs, de management et des instituts d’administration des entreprises (IAE). Cliquez ici pour plus d'informations. 

En quoi est-ce important de cibler ces étudiants ?

B. F. Ces écoles préparent les futurs salariés responsables de projet, managers d’équipe, dirigeants de demain. Même si ce ne sont pas des préventeurs, ils auront évidemment un rôle important à jouer pour préserver leur santé et celle de leurs futures équipes. Il est donc essentiel qu’ils aient acquis des compétences en SST et des réflexes, durant leur scolarité, pour être mieux armés : les études le montrent, les étudiants formés sont moins victimes d’accidents du travail.

L. B. Parmi les freins à la mise en place de l’enseignement de la SST dans ces filières, nous avons identifié le manque de ressources. L’INRS a donc développé une offre d’accompagnement adaptée, basée sur la création d’outils pédagogiques, la formation des  enseignants et, plus largement, l’accompagnement des écoles en lien avec les Carsat/Cramif/CGSS pour les aider à intégrer ces enseignements dans leurs parcours de formation.

De quelles ressources se compose cette offre ?

L. B. L’INRS propose tout un panel d’outils et de ressources, dont une partie est commune à toutes les écoles, et une autre varie en fonction des spécialités. Parmi les formats plébiscités par les enseignants et les étudiants, il y a des e-learning. « Prévention sup », par exemple, dure 6 heures, et permet de découvrir les fondamentaux de la prévention. Il consiste à suivre les aventures de quatre jeunes ingénieurs salariés d’une entreprise, confrontés à des situations de travail à risque. Les étudiants doivent se mettre à leur place et s’interroger sur la meilleure façon de prévenir ces risques. Un autre produit phare de l’offre de formation de l’INRS, « Management et prévention RPS », s’adresse aux étudiants en management. Pour le créer, nous nous sommes appuyés sur la brochure  9 conseils pour agir , qui donne des recommandations à mettre en œuvre au quotidien. Là encore, par le biais d’un scénario concret, l’étudiant est amené à repérer des facteurs de risques psychosociaux et à anticiper les moyens de les prévenir. Ces e-learning donnent lieu à une attestation de réussite que les étudiants peuvent valoriser sur leur CV. Nous proposons aussi des supports de travaux dirigés, des référentiels de compétences, des déroulés de cours...

B. F. L’offre de l’INRS est riche car elle est modulaire, par les formats proposés, mais aussi la durée, qui peut se limiter à un module de 2 heures ou prendre la forme d’un parcours plus étoffé, de plusieurs heures réparties sur les différentes années de formation de l’étudiant, avec des sujets généralistes ou plus ou moins spécialisés, comme les RPS, la robotique ou la chimie... Toutes les modalités d’animation sont également possibles : présentiel, distanciel, mode hybride. Et deux de nos supports sont aussi disponibles en anglais depuis cette année. Pour faire le lien entre la théorie et la pratique, l’INRS propose aussi un guide à destination des stagiaires, alternants ou apprentis. Cet outil va leur permettre de faire un travail d’auto-analyse sur les conditions de travail qu’ils vont expérimenter sur le terrain et éventuellement de pouvoir intégrer un volet SST dans leur rapport de fin d’étude. Enfin, nous développons des partenariats avec des réseaux d’écoles afin de toucher toujours plus d’établissements. L’année dernière, environ 25 000 étudiants ont ainsi été formés en SST.

LE CHALLENGE HEALTH AT WORK EN 3 DATES

• Jusqu’au 17 janvier 2025 : les inscriptions
La compétition est ouverte aux étudiants de deuxième cycle (niveau master) d’écoles d’ingénieurs et de management, qui concourent par équipes de 3 à 5 personnes. Pour s’inscrire : enseignement.sup@inrs.fr

• 23 janvier 2025 : les qualifications
L’épreuve a lieu en ligne. Les équipes étudient un cas inspiré de faits réels survenus en entreprise : elles identifient les risques liés à la situation de travail, les conséquences sur les salariés et l’organisation, et proposent des solutions d’amélioration. Les trois meilleurs projets dans les deux catégories sont sélectionnés pour la finale.

• 11 mars 2025 : la finale
Les finalistes se retrouvent à l’INRS (Paris), pour présenter et défendre leur projet devant un jury de professionnels de la prévention. La remise du prix a lieu le jour même.

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