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En bref

Les actualités de décembre

Chaque mois, la rédaction de Travail & Sécurité propose une sélection des actualités du monde de la santé et la sécurité au travail.

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La rédaction - 18/12/2024
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Illustration d'un risque chimique en coiffure.

Coiffeurs

Prudence face à certains produits de lissage

Le lissage brésilien, comme son nom l’indique, vient du Brésil : c’est un traitement capillaire, réalisé par des coiffeurs, qui consiste à réduire les frisottis des cheveux en combinant les effets de produits chimiques et de la chaleur. Or, depuis le début de l’année 2024, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a reçu quatre signalements de cas d’insuffisance rénale aiguë chez des personnes s’étant fait lisser les cheveux avec des produits contenant de l’acide glyoxylique. Aussi, par mesure de précaution, l’Anses, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la Direction générale de la santé (DGS) mettent en garde les professionnels des salons de coiffure et des commerces de produits cosmétiques, ainsi que les utilisateurs de ce type de service sur la possible survenue de cette pathologie et déconseillent l’utilisation de ce genre de produits en attendant les conclusions d’une expertise en cours au sein de l’Anses.

Protection respiratoire

Masque et barbe ne font pas bon ménage

L’INRS propose une nouvelle affiche à destination des salariés barbus susceptibles de porter un masque dans le cadre de leur activité professionnelle. L’occasion de rappeler que l’efficacité d’un appareil de protection respiratoire, type masque ou demi-masque, dépend à la fois du matériau filtrant utilisé et de l’étanchéité. « Il ne doit pas y avoir de fuite entre le masque et le visage sinon l’efficacité du masque est altérée, précise Myriam Bouslama, experte d’assistance-conseil à l’INRS. Or, plusieurs recherches le montrent : la présence d’une barbe, même naissante, perturbe cette étanchéité. » Dans une étude publiée en 2021 dans la revue Références en santé au travail, Sandrine Chazelet, responsable d’études à l’INRS, rapporte des essais d’ajustement réalisés avec plusieurs modèles de masques, de type FFP2 ou FFP3, sur un volontaire d’abord rasé, puis ayant une barbe de trois jours. Résultat : alors qu’avec une peau glabre, la protection est optimale sur la totalité des essais, avec la barbe, l’ajustement n’est plus maîtrisé. La solution ? Se raser dans les 8 heures précédant la prise de poste. Si ce n’est pas possible, il convient de choisir des casques ou cagoules ventilés, à condition qu’ils permettent d’obtenir le facteur de protection minimal requis. Plus globalement, que les salariés soient barbus ou non, Myriam Bouslama rappelle l’importance pour les employeurs de mettre à leur disposition différents modèles de masques : « Un modèle unique ou une taille unique ne peut pas convenir à tous les visages. Une fois que l’employeur a opté pour un type d’appareil de protection respiratoire, en fonction de l’évaluation des risques au poste de travail, il est important de procéder à des essais d’ajustement avec plusieurs modèles, afin de choisir le plus adapté à la morphologie du salarié. » Dans tous les cas, il est important de rappeler que la mise en place de mesures de prévention collective devrait permettre d’éviter de recourir à la protection individuelle dans de nombreuses situations de travail. Le port d’un appareil de protection respiratoire doit être proposé seulement si toutes les mesures de prévention collective pour réduire le risque ont été mises en oeuvre et qu’il subsiste un risque résiduel.

Affiche INRS masque et barbe.

Bâtiment et travaux publics

Petocask sensibilise les apprentis avec humour

Les alternants de CAP sont pour la plupart amenés à réaliser un stage en entreprise dès leur première année sans avoir été formés, ni même alertés généralement, sur les risques liés à l’exercice de leur futur métier. Comment sensibiliser ces jeunes d’une quinzaine d’années, public difficile à toucher ? L’OPPBTP apporte un élément de réponse avec l’application Petocask, une série de mini-jeux rapides dont l’objectif est de créer son entreprise et qui intègre des messages de prévention des risques sur les chantiers (port des EPI, TMS, chutes…). Le ton humoristique et l’esthétique décalée affichés par cet outil pédagogique lui permettent d’atteindre sa cible : des tests menés auprès de 600 jeunes ont montré que « plus de 80 % des notions de sécurité sont retenues par les joueurs », affirme le communiqué de l’OPPBTP. Lancé en septembre dernier, Petocask a bénéficié d’une campagne de communication dans les CFA et sur les réseaux sociaux les plus utilisés par les adolescents que sont Tik Tok et Instagram.

62 % des actifs se disent gênés par le bruit sur leur lieu de travail, selon une enquête consacrée à la santé auditive au travail, menée par l’Ifop pour l’Association nationale de l’audition. Ils sont également 73 % à déclarer subir au moins une répercussion sur leur santé en raison du bruit.

Guide

Contre le racisme en entreprise

Afin d’accompagner les salariés et les entreprises confrontés aux situations de racisme, d’antisémitisme et de discriminations liées à l’origine, le ministère en charge du Travail et de l’Emploi propose un guide de sensibilisation. Réalisé avec différents partenaires (partenaires sociaux, Défenseur des droits, etc.), il s’adresse aux membres des CSE afin de les informer sur leurs compétences en matière de lutte contre les discriminations et sur les outils à leur disposition pour les combattre et les prévenir. Le document s’attelle d’abord à définir les notions de comportements racistes ou antisémites, et de discriminations liées à l’origine, puis donne des pistes pour aider les élus à réagir en cas de signalement de discriminations tout en apportant quelques exemples d’actions possibles.

Amiante

Le mésothéliome tue toujours

Même si les cas de mésothéliome, un cancer principalement lié à une exposition à l’amiante d’origine professionnelle, diminuent depuis 2013, l’Office statistique de l’Union européenne, Eurostat, indique que, en 2021, cette maladie a encore causé 2 380 décès en Europe. L’exposition à l’amiante a pu survenir plusieurs dizaines d’années avant le développement de la maladie. Toujours en 2021, 1 409 nouveaux cas de mésothéliome ont été reconnus au niveau de l’UE, ce qui représente plus de 4 cancers professionnels sur 10. C’est l’Italie qui a enregistré le plus grand nombre de décès dus à cette maladie (518), suivie de l’Allemagne (400), de la France (329), de l’Espagne (212), des Pays-Bas (173) et de la Pologne (171).

Anact

Un kit pour les CSE

L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) propose un kit à destination des membres de CSE, directions et représentants du personnel. Objectif : apporter un éclairage sur le fonctionnement de cette instance afin qu’elle participe activement à l’amélioration des conditions de travail des salariés. Au sommaire, un quiz pour se questionner sur l’état du dialogue social au sein de son établissement, des pistes d’actions en fonction des résultats, des conseils pour identifier les conditions facilitatrices, neuf repères à prendre en compte (les différents acteurs et leurs rôles, les conditions de réussite, les leviers d’action…), et, enfin, des éclairages s’appuyant sur deux enquêtes de la Dares pour faire le point sur les enjeux liés à la négociation et au dialogue social dans les TPE.

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