
Depuis presque dix ans, les entreprises qui souhaitent faire l’évaluation de leurs risques chimiques peuvent s’appuyer sur le logiciel Seirich, un outil d’information et d’aide, en libre accès, développé par l’INRS, en lien avec différents partenaires (DGT, Carsat/Cramif/CGSS, organisations professionnelles…). Celui-ci s’adresse aux professionnels – chefs d’entreprise, responsables QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement), membres des services de prévention et de santé au travail... – et propose trois niveaux d’utilisation adaptés aux connaissances de l’utilisateur en matière de risques chimiques : novice, intermédiaire ou expert. Avec pour objectif de s’adapter au plus grand nombre d’établissements. Si l’outil a régulièrement évolué et s’est enrichi au gré des changements de réglementations sur les produits chimiques, il propose depuis octobre dernier une nouvelle version avec des transformations profondes basées sur les retours d’utilisateurs et d’experts ainsi que sur l’avancée des connaissances en matière d’évaluation des risques.
Des algorythmes améliorés
« Parmi les évolutions notables du logiciel, les algorithmes ont été améliorés afin de les rendre plus robustes et de mieux répondre à certaines situations existantes qui n’étaient pas suffisamment bien prises en compte, explique Florian Marc, chef de projet Seirich à l’INRS. Par exemple, l’utilisation de produits chimiques en procédé clos a été affinée. De nouveaux paramètres et situations de travail ont aussi été ajoutés dans l’évaluation des risques, comme l’éloignement du salarié par rapport à la source d’émission de polluants ou la prise en compte du nettoyage des dépôts solides poussiéreux. De plus, cette nouvelle version de Seirich permet de mieux identifier certaines situations qui génèrent des atmosphères explosives. » L’évolution des savoirs a également conduit à intégrer la modalité « poudre nanométrique » dans la prise en compte de l’état physique du produit.
Les polyexpositions ajoutées au plan d'actions
Autre avancée, une nouvelle catégorie, dédiée aux polyexpositions, a été ajoutée dans le plan d’actions. « L’utilisateur a accès à une synthèse d’informations, extraite de l’exploitation des données de Seirich, qu’il pourra utiliser s’il souhaite aller plus loin sur le sujet, avec MiXie France, un autre outil en ligne, qui permet d’évaluer le potentiel additif ou non des substances chimiques », précise Florian Marc. Enfin, depuis le 4 avril 2024, un décret impose à l’employeur d’établir une liste des travailleurs susceptibles d’être exposés à des agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). La nouvelle version de Seirich s’adapte à cette nouvelle obligation réglementaire et propose aux entreprises une synthèse d’informations afin de faciliter l’élaboration de cette liste.