La proximité des routes accroît les risques liés à la pollution

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu public un avis relatif à « l’exposition des travailleurs à la pollution de l’air à proximité du trafic routier et ses conséquences sur leur santé ». Éboueurs, livreurs, ouvriers des travaux publics, chauffeurs (transport de marchandises ou de  voyageurs), agents d’exploitation des routes, etc. : de nombreux métiers sont exercés majoritairement sur ou à proximité immédiate d’axes routiers. Et si la pollution atmosphérique est une question majeure de santé publique, cela devient, pour ces professionnels, une préoccupation de santé au travail. Rappelons que la pollution atmosphérique est classée cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) depuis 2012, et qu’elle présente des effets respiratoires et cardiovasculaires avérés.

Une surexposition dans l'habitacle 

L’expertise a porté sur des métiers nécessitant la présence du travailleur sur les voies de circulation ou à proximité du trafic routier (en extérieur, dans l’habitacle du véhicule, ou alternativement les deux) plus de 75 % de son temps de travail. 24 polluants ont été retenus. Bilan : la pollution du trafic routier induirait des excès de risques chez les travailleurs exposés par rapport à une population non exposée dans le cadre professionnel. La surexposition la plus importante surviendrait dans le cadre d’activités professionnelles impliquant d’être présent dans l’habitacle d’un véhicule circulant dans le flux du trafic. Pour autant, cette étude ne permet pas de tirer de conclusions sur les expositions aux risques professionnels en fonction des situations de travail. Il s’agit-là d’un premier pas vers la formulation de recommandations afin d’éviter l’exposition de travailleurs à une pollution accrue occasionnée par le trafic routier. À ces fins, l’étude devra être complétée par une analyse des situations de travail de chacun.