
S’immerger dans l’environnement de travail et se familiariser à la culture de l’entreprise font partie des sujets approfondis par les centres de formation internes, au-delà de l’acquisition des connaissances théoriques et des gestes techniques. C’est ce que vise l’atelier de formation des métiers (AFM) de Stellantis, sur son site de Sochaux, dans le Doubs. Cet espace accueille des profils variés, sans prérequis : intérimaires (débutants ou personnes en cours de reconversion) et salariés de l’entreprise souhaitant monter en compétences. Montage, kitting, ferrage, peinture… Différents métiers sont enseignés de façon pratique et concrète pendant deux semaines, sur ce site qui voit sortir les Peugeot 3008 et 5008. Cette semaine, ce sont les métiers du montage qui sont enseignés.
La première semaine du stage se déroule au « statique ». La formation débute par un accueil théorique au cours duquel sont présentés les standards de travail aux différents postes. Un accueil sécurité se tient à cette occasion, avec trois grandes thématiques : identifier les risques professionnels, les prévenir et réagir face aux risques. Un espace nommé Security Box présente des panneaux à partir desquels se déroule une chasse aux risques pour identifier les situations dangereuses et apprendre à réagir en cas d’exposition à l’une d’elles. Un peu plus loin, un mannequin présente concrètement les équipements de protection à porter aux postes (lunettes, casquette coquée, gants, chaussures) et la bonne façon de s’équiper.
Les stagiaires passent ensuite de module en module, pour acquérir les bases de différents métiers : vissage makita écrou M6, écrou M8 à la volée... Au total, ils découvrent 19 postes sur un temps de 45 minutes chacun, pendant lequel ils se familiarisent, s’entraînent, gagnent en dextérité. Avec comme objectif d’être apte à réaliser la tâche en une minute, temps de cycle sur la ligne de montage. Les postes suivants sont doublés pour que les stagiaires travaillent en binôme. « On associe des personnes avec des niveaux différents, afin qu’elles apprennent à travailler ensemble, qu’elles s’entraident et que les plus à l’aise fassent progresser les autres », explique Elsa Pattarozzi, responsable de l’AFM.
Réduire le stress lié à la découverte du poste
La deuxième semaine est consacrée aux postes en « dynamique ». Branchement de durite, accès sous caisse, vissage de mât, vissage des tuyaux... Elle met les apprenants en situations similaires à celles qui seront rencontrées sur la ligne, là encore avec la cadence à tenir. À l’image de ce qui se passe sur les lignes de montage, chaque journée débute par un brief avec les formateurs. « On fonctionne comme à côté, il n’y a pas de surprise, commente Fernando Ladeira Macedo, formateur. Ça supprime ainsi une grosse part du stress lié à la découverte du poste.
Après être passés ici, ils arrivent en confiance, connaissent déjà leur environnement de travail. Lorsqu’ils arriveront sur la ligne, ils seront prêts et sauront s’intégrer dans l’organisation de la ligne. » Ce que confirment les stagiaires, qui apprécient la proximité du formateur, ses explications et sa pédagogie. Au total, cinq formateurs interviennent à l’AFM. Il s’agit d’anciens chefs d’équipe, les team leaders. Ils connaissent les exigences attendues sur la ligne et sont suffisamment pédagogues pour partager leur savoir-faire.
Si initialement, seules les opérations de montage étaient enseignées ici, avec l’évolution des véhicules, des technologies, des outils, les programmes de formation ont été élargis au fil du temps. Tant sur le fond que sur la forme. Des compléments pédagogiques ont vu le jour, notamment par des apports en ergonomie et l’instauration d’éveils musculaires à la prise du poste. « On ne démarre pas un match sans s’échauffer. Ici c’est pareil », rappelle Elsa Pattarozzi. Les échauffements sont adaptés aux postes, et aux parties du corps qui seront particulièrement sollicitées.
Outre le réveil musculaire par les échauffements, des étirements sont réalisés en fin de poste. Et de nouveaux formats apparaissent, comme le recours à des modules vidéos pour compléter les enseignements, ou encore à la réalité virtuelle, qui permet par exemple de s’immerger sur la ligne de montage et découvrir en tant que spectateur l’organisation et l’environnement de travail.