
Non, le télétravail n’a pas tué le bureau physique. Mais il le contraint à se réinventer. C’est ce que nous apprend la 11e édition du baromètre Actineo consacrée à la qualité de vie au travail, une enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 500 utilisateurs de bureaux, dont près de la moitié travaille dans des entreprises de moins de 50 salariés. D’après l’enquête, en 2025, 47 % des actifs au bureau pratiquent le télétravail occasionnellement ou régulièrement. Ils sont même plus de 65 % dans les métropoles ou lorsque leur temps de trajet est de plus d’une heure. « S’il n’est pas toujours perçu comme idéal – 46 % évoquent notamment l’épuisement lié à l’enchaînement ininterrompu de visioconférences –, le télétravail est devenu une zone à défendre. Un télétravailleur sur deux et même deux sur trois parmi la génération Z [né entre la fin des années 1990 et le début des années 2010], dit qu’il quittera son entreprise si on ne lui permet plus de télétravailler », rapporte Maryline Nguyen, directrice d’expertise chez Sociovision, spécialiste de l’étude de marché. 77 % des sondés déclarent d’ailleurs travailler plus efficacement de chez eux et moins d’un tiers estime que cela complique le fonctionnement collectif. Le son de cloche est tout autre du côté de l’encadrement : pour 70 % des cadres et managers, le télétravail rend le travail en équipe plus difficile.
Un écosystème à réinventer
Concernant le rapport au travail, la reconnaissance arrive toujours en tête des motivations pour choisir ou rester dans un emploi. Mais elle joue désormais quasiment à armes égales avec la flexibilité (horaires de travail, télétravail, autonomie), de plus en plus réclamée, en particulier par les jeunes. « 60 % des personnes interrogées qui télétravaillent déclarent être mieux installées chez elles qu’au bureau. 82 % d’entre elles sont toutefois contentes d’y retourner pour retrouver leurs collègues, poursuit la rapporteuse de l’étude. Autour du concept de bureau, il y a tout un écosystème à réinventer, avec des espaces de concentration, de collaboration et de convivialité. Dans ce contexte, réussir son environnement de travail apparaît à la fois comme un enjeu de ressources humaines, de management et de vie collective. » 93 % des salariés satisfaits de leurs locaux le sont aussi de leur qualité de vie au travail (contre 82 % en moyenne). Et cette satisfaction influence également l’engagement et le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Parmi les espaces jugés les plus indispensables sur site figurent les bureaux fermés attribués et disponibles à tous quand l’occupant principal n’est pas là, les salles de réunion de proximité en libre accès, les bulles ou box de confidentialité pour s’isoler ou travailler à deux ou trois ou encore les espaces cuisine et tisanerie. À noter enfin que les jeunes générations plébiscitent les espaces hybrides et plus stimulants. 54 % des sondés de la génération Z déclarent s’ennuyer au travail. Parmi leurs attentes : des services innovants, des lieux de pause ou de travail en extérieur ou encore des espaces favorisant l’accessibilité et l’inclusivité.