
Santé mentale
Les salariés réclament davantage de protection
Un tiers des salariés déclarent ne pas travailler dans un environnement sain et respectueux, d’après une enquête sur la santé mentale en milieu professionnel réalisée par Moka.care, spécialiste de l’accompagnement des risques psychosociaux en entreprise, en partenariat avec le GHU Paris psychiatrie & neurosciences. Parmi 2 200 sondés représentatifs de la population salariée en France, un sur trois a déjà observé ou vécu des violences verbales au travail et une proportion équivalente des faits de harcèlement moral au travail. 47 % déclarent par ailleurs avoir déjà été amenés à moins travailler ou moins efficacement en raison de leur état de santé mentale. Selon les résultats de l’enquête, les moins de 35 ans et les femmes sont les plus concernés. 45 % d’entre elles reconnaissent avoir souffert de stress chronique à cause du travail au cours des cinq dernières années (contre 26 % des hommes) et 35 % avoir fait un burnout à cause du travail (21 % des hommes). Pour les rapporteurs de l’enquête, ces résultats rappellent aux entreprises qu’il est urgent d’agir, que ce soit en matière de prise en compte des troubles psychosociaux, d’amélioration de la prévention ou d’orientation vers des dispositifs d’accompagnement.
Risques biologiques
L'offre d'autoformations de l'INRS s'enrichit
Dans le cadre des nombreuses formations qu’il propose, l’INRS a mis en ligne à la toute fin de l’année dernière un nouveau module d’autoformation permettant d’acquérir des notions de base sur les risques biologiques. Celui-ci complète son offre d’autoformations en libre accès, comprenant déjà des modules sur les bases en prévention des risques professionnels et les notions de base sur les produits chimiques. Professionnels de la prévention ou non initiés peuvent s’inscrire pour acquérir, actualiser ou consolider des notions fondamentales pour l’évaluation et la prévention des risques biologiques en milieu professionnel. « Cette formation a été conçue pour maintenir la curiosité et l’attention de l’apprenant. Elle s’appuie sur des situations pratiques rencontrées dans de nombreux secteurs d’activité. Le module est séquencé, animé et permet de s’approprier la démarche en réalisant de nombreuses activités pédagogiques », indique Julien Hachet, chargé de projet formation à l’INRS. D’une durée d’environ deux heures, cette autoformation vise à apporter les premières connaissances sur la prévention des risques biologiques. Elle est structurée en quatre parties :
- une description des agents biologiques et de leur localisation en entreprise ;
- une présentation des effets sur la santé et des principales obligations applicables ;
- un volet sur la méthodologie d’évaluation des risques biologiques en milieu professionnel ;
- enfin, un chapitre sur les solutions de prévention.
Une activité autour d’un cas pratique permet d’appliquer la démarche. Une attestation est générée après la réussite d’un test d’évaluation des principales connaissances acquises. À noter enfin que quatre modules optionnels, de dix à quinze minutes, destinés spécifiquement aux professionnels de santé au travail, sont également proposés. Ils concernent le suivi individuel en santé au travail, la vaccination en milieu professionnel, les risques biologiques et la grossesse et, enfin, la base de données Eficatt (Exposition fortuite à un agent infectieux et conduite à tenir en milieu de travail).
Rapport parlementaire
Vers une meilleure prise en compte de la ménopause
Fatigue, ostéoporose, risques cardio-vasculaires, impacts cognitifs… Synonyme, sur le plan médical, de fin de l’activité ovarienne et d’arrêt des cycles menstruels, la ménopause a des conséquences sur la santé des femmes. Un rapport parlementaire formule dix recommandations pour une meilleure prise en compte dans le monde du travail de ce phénomène naturel. La première consiste à en chiffrer le coût économique sur le travail. Sont aussi proposés la création et la diffusion d’un guide sur le sujet afin de sensibiliser et d’informer managers et salariés ou encore de partager des exemples d’actions concrètes et d’adaptations possibles des postes de travail et de l’environnement de travail. La formation des médecins du travail et des infirmiers en santé au travail (courant 2026) est également prévue, ainsi que l’intégration de ce sujet dans la visite médicale de mi-carrière.
International
Trop d’enfants travaillent encore dans le monde
Selon les dernières estimations de l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Unicef, près de 138 millions d’enfants travaillaient en 2024. Parmi eux, 54 millions réalisaient des tâches dangereuses susceptibles de compromettre leur santé, leur sécurité ou leur développement. Près des deux tiers des travailleurs mineurs vivent en Afrique subsaharienne. Malgré une diminution de 22 millions depuis 2020, l’objectif qui était de supprimer le travail des enfants à échéance 2025 est loin d’être atteint. L’agriculture reste le secteur qui y recourt le plus (61 %), suivi par les services (27 %) et l’industrie (13 %), en particulier les mines et la production manufacturière.
Risque chimique
Une substance, une évaluation
Le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne (UE) ont signé, le 12 juin 2025, un accord provisoire visant à rationaliser les évaluations de sécurité des produits chimiques au sein de l’UE. Cette approche comporte trois propositions :
- la réattribution à l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) des demandes d’exemption de la liste des substances faisant l’objet de restrictions ;
- l’amélioration de la coopération entre les agences de l’UE ;
- l’établissement d’une plate-forme unique de données communes sur les produits chimiques.