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Ambiance thermique

Comment gérer les températures extrêmes lors du creusement d'un tunnel ?

La température dans des tunnels de creusement peut atteindre rapidement des niveaux très élevés avec des hygrométries importantes qui rendent les conditions de travail très compliquées. Gérard Seingre, ingénieur civil et spécialiste des travaux souterrains, explique comment gérer au mieux cette problématique.

15/06/2021
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Gérard Seingre, ingénieur civil et spéciliste des travaux souterrains : Quand on s'enfonce en souterrain, il y a une élévation de la température de l'ordre de trois degrés par cent mètres. C'est une moyenne qui peut varier selon les endroits, être amplifiée par des phénomènes, par exemple, de venues d'eau chaude. Au fur et à mesure que l'on va descendre dans la terre, la température va s'élever. C'est ce qu'on appelle le gradient géothermique, sur le chantier du tunnel du Lötschberg en Suisse, nous avons eu des températures très elevées, jusqu'à 39 degrés. Ensuite, il y a des zones particulières avec des machines, en tête du tunnelier avant la prise de mesures de refroidissement, il peut faire pas loin de 50 degrés. Et puis aussi, à ne pas négliger, les zones de bétonnage avec la réaction de prise du béton exothermique et des températures qui peuvent monter au delà de 30 degrés.

Il faut donc ventiler, amener de l'air si possible frais et en plus refroidir cet air avec de l'eau pour pouvoir alimenter des climatiseurs qui vont refroidir les zones de travail. On attaque ces tunnels par des descenderies, donc on commence par les accès intermédiaires par descendre. On a le problème en hiver, si on fait rentrer de l'air froid, on a le risque de faire geler le radier de la galerie. Donc d'avoir des accidents liés au verglas. Il faut réchauffer l'air à trois ou cinq degrés pour qu'il ne fasse pas geler l'eau. Et au contraire, quand on est en dessous, il faut le refroidir pour travailler dans des conditions thermiques acceptables. C'est pratiquement les seules options. Sinon on arrive dans des systèmes individuels avec des gilets et des vestes thermiques qui permettent de résoudre la problématique pour les travailleurs qui vont intervenir en maintenance. Car on investit le plus de moyen de refroidissement dans les zones de travail principales mais il faut aussi prendre soin des ouvriers qui vont travailler derrière les machines ou derrière les zones de betonnage.

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