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Les cliniques et hôpitaux

L’anticipation ne dispense pas d’un suivi

Au Pays basque, la Clinique Belharra est née du regroupement de quatre établissements de santé bayonnais. Richard Legeaye, son directeur, revient sur l’importance d’intégrer la prévention dès la phase de conception des bâtiments tout en continuant de s’interroger sur les améliorations possibles après leur livraison.

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Damien Larroque - 14/03/2023
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Illustration d'un Service de santé au travail.

Travail & Sécurité. Quelle est l’origine du projet de création de la polyclinique Belharra ?

Richard Legeaye. En 2008, le groupe Capio Santé – racheté depuis, en 2019, par Ramsay Santé – a fait l’acquisition de trois cliniques bayonnaises portant à quatre le nombre d’établissements lui appartenant dans la ville. À le suite de la fusion juridique de ces structures en 2009, décision a été prise de les réunir physiquement sur un site unique. Dans un premier temps, les activités médicales ont été réparties sur trois cliniques, et l’établissement le plus vétuste a été fermé. Outre la rationalisation de l’organisation qui a entraîné mouvements de personnels et fermetures de services, cette phase initiale du projet, qui s’est étendue jusqu’à 2012, a été l’occasion de tester de nouvelles méthodes de travail (accueil en ambulatoire, par exemple) afin de définir les bonnes pratiques. Ces trois années ont aussi été mises à profit pour identifier les écueils à éviter, comme la séparation sur deux étages des salles d’accouchement et des hébergements en maternité. Cela a nourri notre réflexion pour concevoir nos nouveaux bâtiments.

Comment s’est posée la question des conditions de travail ?

R. L. Pour être en mesure de bien accueillir les patients, les salariés doivent bénéficier de bonnes conditions de travail. Ces deux sujets sont donc très liés. En outre, la clinique devait respecter le concept de haute qualité environnementale dont certains aspects s’intéressent au confort de travail et à la qualité sanitaire de l’air et des espaces, notamment. C’est donc assez naturellement que la prévention des risques professionnels a été intégrée au projet dès la phase de conception, autorisant notamment la cohérence des flux et l’instauration d’ambiances thermiques et lumineuses agréables. Issu d’une démarche participative, puisqu’il est le fruit des itérations entre les architectes et nos groupes de travail intégrant des salariés, l’avant-projet définitif a été présenté à Xavier Dotal, contrôleur de sécurité à la Carsat Aquitaine, qui a pu nous conseiller sur certains points restés en suspens. Et pas uniquement sur ce qui concerne les équipes soignantes. Ainsi, les lignes de vie initialement prévues sur le toit ont été abandonnées au profit de garde-corps et les accès ainsi que la disposition des locaux techniques revus pour faciliter la maintenance.

L’EFFET PRÉVENTION

Pour faciliter le partage des bonnes pratiques en matière de prévention des risques professionnels, la Carsat Aquitaine a créé l’« Effet prévention », un site web qui permet aux entreprises d’accéder à des exemples de réalisations d’autres établissements (construction, rénovation, extension de bâtiment…). Chaque projet présenté a été accompagné par les experts de la Carsat et est décrit dans des fiches illustrées.

Vos salariés sont-ils convaincus du résultat ?

R. L. Les retours sont positifs. Mais il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers car même si intégrer la prévention bien en amont permet d’être plus efficace et de gagner du temps et de l’argent, on ne peut pas penser à tout. Par exemple, en créant notre service stérilisation, nous n’avions pas anticipé les conséquences de sa surface imposante sur l’ambiance sonore et les salariés se sont plaints. Grâce à des analyses, nous avons pu rectifier le tir avec des panneaux et des baffles acoustiques. Autre exemple, l’ajout a posteriori sur les machines de nettoyage de matériel d’endoscopie d’aspirations à la source des vapeurs d’acide peracétique, irritant et gênant pour les équipes. Comme expliqué par le contrôleur de la Carsat, muscler la ventilation générale installée au moment de la construction n’aurait pas été efficace. Des conseils précieux sur lesquels nous comptons bien nous appuyer pour créer notre service de médecine nucléaire. 

LA CLINIQUE BELHARRA EN CHIFFRES

  • 30000 m2 de surface
  • Son effectif s’élève à 1000 personnes (450 équivalents temps plein plus les médecins libéraux et leurs équipes)
  • 50000 patients accueillis chaque année (chirurgie, médecine, urgences, chimiothérapie…)
  • 1 400 naissances par an
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