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Les poussières

L’Union nationale des producteurs de granulats diffuse sa « boîte à outils »

Olivier Mailloux est membre de la commission santé sécurité de l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG) et délégué prévention matériaux industries pour Vinci Construction. Il évoque la « boite à outils » que propose l’organisation professionnelle à ses adhérents pour prévenir les risques liés aux poussières.

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Grégory Brasseur - 06/05/2024
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Vue d'une carrière en plan large.

Travail & Sécurité. Comment accompagnez-vous vos adhérents sur l’aide à la maîtrise des risques professionnels liés aux poussières dans les carrières ?

Olivier Mailloux : Historiquement, les mines et carrières étaient adossées au Règlement général des industries extractives (RGIE). Dans ce cadre, de nombreuses dispositions avaient déjà trait au contrôle et à la maîtrise des émissions de poussières. À partir de 2013, les dispositions en matière de santé et sécurité au travail du RGIE ont été progressivement intégrées au Code du travail. L’UNPG a alors réuni des exploitants pour s’interroger sur la réponse pouvant être donnée aux exigences du Code du travail et la mise en place, notamment, de contrôles d’exposition. Nous avons élaboré un premier guide de prévention pour accompagner nos adhérents dans leur démarche d’évaluation des risques, en apportant également des éléments sur la maîtrise des émissions de poussières, via des fiches de bonnes pratiques présentant les solutions de protection collective. Guide qui a évolué en 2017 sur la prévention du risque liés aux poussières au sens global, c’est-à-dire en intégrant aussi bien les problématiques environnementales que l’exposition professionnelle aux poussières et notamment à la silice cristalline alvéolaire.

ZOOM

L’UNPG est l’Union nationale des producteurs de granulats, donc des exploitants de carrières produisant des granulats utilisés pour deux applications majeures : la fabrication d’enrobés pour les routes et la fabrication de béton. Elle représente 900 entreprises et un peu plus de 2 000 sites. Plus d'informations et de ressources sur le site Internet de l'UNPG.

Sur quoi portent ces fiches de bonnes pratiques que vous présentez comme « la boite à outils » de l’exploitant ?

O. M. : Elles sont au nombre de dix et concernent le confinement des installations, le dépoussiérage par aspiration, l’abattage des poussières, la maintenance et l’entretien des installations - des situations à fortes contraintes pour lesquelles la prévention collective n’est aujourd’hui pas toujours suffisante -, l’automatisme et le contrôle par vidéo, les cabines d’engins, les cabines fixes et les locaux annexes, l’entretien des pistes, les appareils de protection respiratoire et la photométrie. En 2022, nous avons intégré les évolutions de la technique pour compléter les fiches sur les systèmes de réduction des émissions de poussières et, aussi, pour aller plus loin sur les recommandations concernant la protection individuelle, en valorisant le masque à ventilation assistée dans le cadre d’expositions professionnelles à la silice cristalline alvéolaire et les tests d’ajustement réalisés dans le cadre d’une démarche pédagogique. Bien sûr, la priorité va à la protection collective. Mais quand elle ne garantit pas une efficacité à 100 %, il faut que les opérateurs aient conscience de la plus-value que présentent ces équipements de protection individuelle lorsqu’ils sont bien portés. Nous avons également ajouté des éléments permettant aux exploitants de mieux identifier les endroits où ils peuvent rencontrer des difficultés à maîtriser les émissions de poussières et établi, sur la base des retours d’expériences, des recommandations sur la photométrie et son intérêt dans une démarche d’évaluation des risques. Il s’agit de donner à chacun des clés et des pistes de réflexion, en laissant la possibilité de se déterminer en fonction de ce qui est le plus adapté à sa propre installation.

Vous avez également mis en place une base de données sur les expositions professionnelles à la silice cristalline alvéolaire…

O.M. Concernant les poussières alvéolaires et la silice cristalline, la profession a pris la décision de créer une base de données complémentaire aux bases de données généralistes (Colchic, Scola…) et adaptée au secteur. « Data silice » a été développée avec deux bureaux d’études. Chaque exploitant adhérant à la démarche l’alimente avec ses propres mesures et a accès à un traitement statistique, des données graphiques, permettant de suivre son évolution dans le temps, d’établir des comparatifs et de se positionner. Nous avons fixé un cahier des charges des déterminants que l’on souhaite voir codifiés dans les mesures d’exposition (sur les protections collectives, les tâches réalisées…) pour observer des tendances, par exemple des caractéristiques d’équipements de protection collective pour lesquelles on constaterait une efficacité sur l’abaissement de l’exposition des salariés. C’est l’une des perspectives d’exploitation de cette base, qui regroupe aujourd’hui 30 000 données et 140 entreprises, représentant 560 carrières.

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