Sept jours sur sept, les équipes Derichebourg ramassent les poubelles d’une partie de la communauté urbaine Caen-la-mer, dans le Calvados. Celles qui ont en charge Saint-Germain-la-Blanche bénéficient d’un travail conséquent réalisé pour supprimer totalement les marches arrière, afin de respecter les recommandations des partenaires sociaux…
Aujourd’hui, mercredi, c’est jour de collecte sélective (poubelles jaunes) et de marchés sur le territoire de la communauté urbaine (CU) de Caen-la-mer… Les horaires de prise de service ont été adaptés pour laisser le temps aux équipes de la propreté urbaine d’intervenir. Nous avons été affectés à un équipage de l’après-midi : Ludovic James, le conducteur, accompagné de Maxime Harang et Richard Chaumont, équipiers de collecte. Tous trois font partie de l’agence Derichebourg de Caen (située à Colombelles) qui a remporté, en 2021, l’appel d’offres de collecte d’ordures ménagères de la CU.
À leur prise de poste, les équipiers sont vêtus d’un ensemble « pantalon, veste et tee-shirt » jaune et rouge à haute visibilité, de gants et chaussures de sécurité. Derrière le comptoir d’accueil, les responsables de secteur s’activent pour attribuer les tournées. Gauthier Thévenot briefe Ludovic, plan à l’appui, sur les points de vigilance : « Il y a toute cette zone en travaux. Il faut que tu y passes après 17 h, quand les gars du chantier sont partis. » Ludovic acquiesce. La tournée, il la connaît bien : « On travaille souvent sur les mêmes parcours, avec les mêmes équipiers. » Ils se dirigent vers le camion de 26 tonnes qui leur a été attribué. Ludovic en fait le tour, fiche de contrôle à la main, teste le fonctionnement de la benne… tout va bien, ils embarquent.
Aligné derrière d’autres camions, notre équipage attend son tour. « Tous sont aussi contrôlés, avant de partir, par un responsable de secteur, explique Gaston Toussaint, responsable d’exploitation. Si ça a pu paraître fastidieux au début, c’est désormais une habitude qui permet à chacun de vérifier son matériel et d’échanger quelques mots. C’est apprécié. » Antoine Giard, un responsable de secteur, fait le tour du camion, fiche de contrôle à la main. RAS, il la signe et l’équipage part pour Saint-Germain-la-Blanche, une commune de la CU.
Après une douzaine de kilomètres, nous arrivons dans cette commune qui a fait l’objet d’un travail conséquent visant à appliquer la recommandation R 437 qui offre un cadre réglementaire de la collecte des déchets. « Il s’agit notamment de supprimer toutes les marches arrière, des manœuvres particulièrement accidentogènes et sources de stress pour les équipages », explique Jean-Luc Romain, responsable de la collecte à la CU. Un travail initié en 2022. « S'attaquer à toutes les marches arrière d'une même commune et faire de cette dernière une commune pilote en la matière me semblait plus pertinent que de m'éparpiller au risque de ne pas avancer assez vite sur le sujet. » Le maire se laisse convaincre. « Ce projet sur la R 437 et les marches arrière était mentionné dans l’appel d’offres, souligne Ghanem Bengoua, directeur de l’agence Derichebourg. Nous avons, avec Jean-Luc Romain, identifié les 21 marches arrière sur cette commune, réalisé une cartographie précise et analysé des points de regroupement possibles. » Un document de présentation est rédigé, puis la démarche est présentée à la mairie qui la valide. S’en suivront une dizaine de réunions « en bout de rue », animées conjointement par la communauté urbaine, Derichebourg, le maire et son adjoint, histoire de convaincre les habitants. Des points de regroupement seront testés avant d’être finalisés.
Rue de la Porterie. La collecte est réalisée de façon unilatérale, plus sécurisée surtout lorsque la rue est à double sens. Les équipiers de collecte, parfois aidés du conducteur, réalisent systématiquement un contrôle visuel du contenu des poubelles. Ils font signe à Ludovic qui descend du camion avec la tablette : un tapis, des bouteilles en verre… la poubelle est refusée. Ludovic prend une photo de l’intérieur de la poubelle ainsi que son numéro d’identification et envoie le tout à l’agence et à la CU. En cas de réclamation, avec ces éléments, la CU pourra expliquer à l’usager pourquoi sa poubelle n’a pas été collectée. Pratique pour réduire le stress de la personne prenant les appels ou répondant aux mails. Les équipiers de collecte remontent sur les marchepieds pour quelques mètres. « Une caméra me permet de voir ce qui se passe à l’arrière du camion, et quand ils sont sur les marchepieds, le camion est bridé à 30 km/h pour des raisons de sécurité », explique le conducteur.
Après avoir circulé au milieu des pavillons, le camion revient rue de la Porterie et s’arrête devant la rue du grand Parloir, une impasse. Un petit terre-plein ocre identifie une zone de regroupement où cinq poubelles sont alignées. « C’est bien, la poignée est tournée vers nous, c’est ce que nous demandons pour faciliter le travail de nos équipiers, constate Ghanem Bengoua. Une fois le camion passé, les poubelles sont tournées dans l’autre sens. Cela nous permet de savoir immédiatement si la collecte a bien eu lieu. » Les équipiers sont satisfaits car ils n’ont plus à se rendre dans l’impasse en réalisant une marche arrière. « Grâce à ce travail, on a supprimé 600 m de marche arrière sur cette commune, dont une de plus de 100 m sur laquelle nous avons installé deux points de regroupement, pour satisfaire les usagers », insiste Jean-Luc Romain.
Après avoir circulé au milieu des pavillons, le camion revient rue de la Porterie et s’arrête devant la rue du grand Parloir, une impasse. Un petit terre-plein ocre identifie une zone de regroupement où cinq poubelles sont alignées. « C’est bien, la poignée est tournée vers nous, c’est ce que nous demandons pour faciliter le travail de nos équipiers, constate Ghanem Bengoua. Une fois le camion passé, les poubelles sont tournées dans l’autre sens. Cela nous permet de savoir immédiatement si la collecte a bien eu lieu. » Les équipiers sont satisfaits car ils n’ont plus à se rendre dans l’impasse en réalisant une marche arrière. « Grâce à ce travail, on a supprimé 600 m de marche arrière sur cette commune, dont une de plus de 100 m sur laquelle nous avons installé deux points de regroupement, pour satisfaire les usagers », insiste Jean-Luc Romain.
Pause d’un quart d’heure. « Ce sont les équipiers qui décident quand la faire », remarque Ludovic. « Si on a une boulangerie sur notre tournée, on s’organise en conséquence, mais ça n’est pas toujours le cas », complète Maxime Harang. Aujourd’hui, ils avaient tout prévu : de l’eau et quelques en-cas. Et c’est reparti pour une tournée qui comptabilisera 73 km.
Fin de la tournée, 606 bacs récoltés. Le camion se présente sur le site Veolia. Passage au pont-bascule, puis déchargement. Seul le conducteur a le droit de descendre pour fermer la porte de la benne, manuellement. Il repasse sur le pont-bascule : 4,92 tonnes collectées.
Retour au site Derichebourg. Les deux équipiers rentrent chez eux, tandis que le Ludovic James klaxonne pour avertir un responsable de secteur de sa présence. Celui-ci arrive, fait le tour du camion. RAS, le conducteur se rend à la station de lavage. « À chaque tournée, l’extérieur du camion ainsi que la zone de compaction sont nettoyés. J’en profite pour passer un coup de chiffon à l’intérieur », remarque le conducteur. Une fois par mois environ, l’intérieur du caisson est aussi nettoyé. Le conducteur passe ensuite à la station de gaz pour remplir le réservoir. « La consommation de gaz varie selon le kilométrage réalisé, bien sûr, mais aussi selon la conduite, notamment. Nous réfléchissons à sensibiliser les conducteurs à l’écoconduite », explique le directeur d’agence. Une fois son camion garé, Ludovic James ira rendre les clés, la pochette et le plan à l’accueil, où il échangera avec un responsable de secteur. Puis il ira se changer et laissera ses vêtements sales sur place. Ils seront lavés par une entreprise extérieure.