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Manutentions

Une TPE qui sait s’entourer pour réduire les charges

Créée en 2020, la TPE FMI PVC connaît une croissance continue de son activité. Pour préserver la santé de ses salariés, le gérant a fait appel au service de prévention et de santé au travail ainsi qu’à la Carsat Sud-Est. Objectif : réduire les manutentions manuelles et d’autres tâches pénibles.

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Céline Ravallec - 28/10/2025
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À l'issue d'un accompagnement effectué par la Carsat, l'entreprise a bénéficié d'une subvention pour certains des investissements préconisés.

« Je ne suis pas parfait mais je suis chef, et c’est presque pareil. » À travers cette note humoristique inscrite sur son mug, Ferjani Neffati, gérant de FMI PVC, affiche son récent statut. C’est à la suite d’une reconversion qu’il s’est lancé, il y a cinq ans, dans l’entreprenariat, en créant, à partir d’une feuille blanche, cette entreprise d’huisseries PVC. Dans sa précédente carrière, il était conseiller au sein de la Chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur auprès d’entrepreneurs locaux. Après plus de 20 ans d’activité de conseil, il a souhaité passer de l’autre côté de la barrière et mettre en œuvre les préceptes qu’il délivrait aux autres. Initialement, il envisageait de reprendre une entreprise.

Après plusieurs projets avortés, c’est à l’occasion d’une discussion avec un cousin, poseur d’huisseries, qu’a germé l’idée de créer sa propre entreprise de fabrication d’huisseries PVC haut de gamme. C’est ainsi qu’est née FMI (pour fabrication de menuiseries et d’isolation) PVC en octobre 2020. Cette TPE qui emploie huit salariés est dédiée aux professionnels du bâtiment – artisans, poseurs – sur le département des Alpes-Maritimes et l’Est du Var. Elle réalise des menuiseries en PVC sur mesure : fenêtres, soufflets, portes-fenêtres, châssis composés, portes d’entrée, etc.

Parti de zéro dans cette activité, Ferjani Neffati a tout appris sur le tas, notamment avec son chef d’atelier et son fournisseur de matières premières, Schucö, basé en Allemagne : compréhension du métier de la technique, des contraintes du terrain, etc. « Au bout d’un an, j’accompagnais les clients sur la mise en œuvre du matériel, avance-t-il. Aujourd’hui, je sais tenir tous les postes dans l’atelier. » À sa création, l’entreprise s’est installée dans une zone d’activité nouvellement aménagée, sur la commune de Castagniers, au nord de Nice, dans un local d’environ 700 m2. L’activité a débuté à trois personnes et ne cesse de progresser depuis.

En septembre 2024, l’établissement a fait l’acquisition d’une machine de découpe à commande numérique pour soulager des tâches difficiles, notamment bruyantes et physiques, et pour gagner du temps tout en réduisant les erreurs sur les coupes.

Dans l’atelier, chacun est à sa tâche. L’espace est occupé par de nombreux produits en attente d’enlèvement. Plusieurs clients artisans passent récupérer leurs commandes avant d’aller les poser sur leurs chantiers. En observant rapidement l’environnement de travail, on se rend compte que la nature de l’activité implique de nombreuses manutentions et ports de charges. « J’ai à cœur que les choses se passent bien et d’offrir des conditions de travail sûres pour tout le monde, insiste le gérant. Il ne faut pas hésiter à investir dans du bon matériel pour faciliter le travail. Tout ce qui peut alléger les tâches est bienvenu, car l’enjeu pour tous est de se préserver. »

Découpe à commande numérique

C’est ainsi que l’entreprise a été accompagnée par la Carsat Sud-Est. Un diagnostic TMS a été réalisé par l’Ametra 06, service de prévention et de santé au travail auquel elle est adhérente. Une subvention Prévention TMS est venue aider la TPE pour certains des investissements préconisés. « Nous les avons guidés dans les modalités de mise en œuvre de la subvention, et les avons orientés vers certains matériels », explique Laurent Cammal, contrôleur de sécurité à la caisse régionale. Cette aide financière a porté notamment sur l’acquisition d’un bras avec ventouses installé sur une potence pour aider aux manutentions des vitrages, qui peuvent peser plusieurs dizaines de kilos.

« On ne s’en sert pas autant qu’on le souhaiterait, à cause de la façon dont sont conditionnés les vitrages qui nous sont livrés, constate le gérant. Mais un petit support sur roue, acheté sur internet, sur lequel peuvent être posés les châssis, s’avère une aide pratique et précieuse à la manutention : il aide vraiment au transport et soulage le port de charges entre la zone de stockage et les véhicules de nos clients. » Parmi les autres acquisitions qui contribuent à améliorer les conditions de travail : des chariots élévateurs à conducteur porté, des racks de stockage sur roulettes pour optimiser l’espace dans l’atelier. Opter pour un exosquelette a également été un temps envisagé, « mais c’est à double tranchant », reconnaît le gérant, qui n’a pas franchi le pas.

77 % des clients ont passé des commandes de moins de 10 000 € depuis le début de l’année 2025. Le marché de cette entreprise est très atomisé et répond à une multitude de « petites » commandes.

Et en septembre 2024, l’entreprise a fait l’acquisition d’une machine de découpe à commande numérique. Deux raisons ont motivé cette orientation : soulager des tâches difficiles – notamment bruyantes et physiques – et parfois ingrates, pour réduire la pénibilité, et gagner du temps tout en réduisant les erreurs sur les coupes. Claude D’Ancona, qui pilote le centre d’usinage et était auparavant à un autre poste, témoigne : « Avec cette machine, on va beaucoup plus vite. Le travail est moins physique qu’avec les précédentes. On en fait beaucoup plus avec moins d’efforts. » Meilleure qualité, productivité accrue, réduction des efforts, l’arrivée de l’automatisation transforme l’activité. Elle redéfinit même les rôles sur certains postes : en demandant moins de personnes en amont, l’activité des salariés peut être réorganisée vers des tâches à plus forte valeur ajoutée.

L’entreprise connaissant une croissance continue, d’autres projets voient le jour. Comme la perspective d’installer un pont roulant pour faciliter les manutentions les plus lourdes. « C’est un investissement à l’achat et à l’installation, et qui demande à être adapté au local dans lequel il est installé. Mais comme nous ne sommes pas propriétaires des murs, c’est encore difficile de se lancer dans un tel projet », estime Ferjani Neffati. D’autant que l’entreprise commence à être à l’étroit dans ses murs actuels et qu’un projet de déménagement se profile… 

IDENTITÉ

Nom : FMI PVC

Activité : fabrication d’huisseries à façon haut de gamme en PVC pour la construction ou la rénovation

Effectif : 8 salariés

Localisation : Castagniers (Alpes-Maritimes)

Chiffre d’affaires : 1,6 million d’euros

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