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Les chutes de hauteur

Du matériel pour travailler en sécurité

Basée à Bègles, en Gironde, Renofass est une entreprise de nettoyage et de remise en état de l’enveloppe extérieure des bâtiments. Jean-Marie Caibé, son fondateur et dirigeant, évoque les différents matériels utilisés par ses salariés pour travailler en hauteur sans craindre la chute.

3 minutes de lecture
Damien Larroque - 07/12/2022
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Un salarié sur une nacelle nettoie les vitres d'un bâtiment.

Travail & Sécurité. En quelles circonstances vos équipes sont-elles exposées au risque de chute de hauteur ?

Jean-Marie Caibé. Le risque de chute est inhérent à notre activité puisque Renofass, la TPE que j’ai créée en 1995, à Bègles, est spécialisée dans le nettoyage de l’enveloppe des bâtiments. Nous proposons des traitements qui visent à redonner un coup de jeune aux façades et aux toits. Nos 30 à 50 chantiers annuels font donc prendre de l’altitude quotidiennement aux six salariés, comme aux sous-traitants auxquels je fais appel.

Quel matériel utilisent vos salariés pour accéder et travailler en hauteur ?

J.-M. C. Tout dépend de la configuration du chantier. Dès que celle-ci le permet, nous préférons des échafaudages de pied, c’est-à-dire fixes. C’est la solution la plus sûre si les normes de solidité, de stabilité et de sécurité sont respectées, ce dont je m’assure toujours auprès des entreprises qui se chargent de leur installation. Mais les choix architecturaux actuels donnent la part belle aux bardages en métal qui, contrairement à la pierre, au béton ou à l’enduit, ne facilitent pas l’ancrage des échafaudages, voire le rendent impossible. C’est le genre de contrainte qui nous amène à nous tourner vers des nacelles. Dans ce cas, encore faut-il que le terrain autorise la stabilité de l’engin et qu’il puisse en supporter le poids. Les modèles les plus imposants pèsent jusqu’à 30 tonnes ! La taille des constructions est une autre limite à l’utilisation des nacelles qui peuvent monter jusqu’à 45 mètres, pour les plus grandes d’entre elles. Je précise qu’être titulaire d’un Caces (certificat d’aptitude à la conduite en sécurité) est un prérequis pour manœuvrer ce type de matériel. De plus, sa mise en œuvre en sécurité nécessite la présence d’un opérateur au pied de la nacelle pour prendre le relais en cas de dysfonctionnement des commandes.

Vous avez d’autres options ?

J.-M. C. Une option intéressante lorsque les deux premières ne sont pas envisageables est celle des échafaudages suspendus motorisés, qui montent et descendent le long des façades. Là encore, les caractéristiques du bâtiment peuvent empêcher d’y avoir recours, notamment si le toit terrasse ne permet pas d’implanter les supports de contrepoids auxquels la plate-forme est reliée par des câbles ou si la façade présente des reliefs entravant les mouvements du dispositif, comme certains balcons par exemple. Enfin, quand aucune des possibilités évoquées plus haut ne convient, je dois parfois me résoudre à faire appel à des cordistes même si cette méthode ne me donne pas entière satisfaction car elle expose davantage au risque de chute. Je développe donc actuellement un outil pour remplacer ces techniques d’escalade.

Lequel ?

J.-M. C. Il s’agit d’un drone conçu pour atteindre les endroits les plus difficiles d’accès. Il supprimera ainsi totalement le risque de chute de hauteur pour une partie de nos activités. Nous serons en outre plus compétitifs sur les appels d’offres, face à nos confrères qui ne travaillent que sur cordes et peuvent ainsi proposer des tarifs plus attractifs aux donneurs d’ordres qui font malheureusement parfois encore passer le prix avant la sécurité. Cerise sur le gâteau, ce drone nous ouvrira de nouveaux horizons puisque nous pourrons intervenir là où nous ne nous risquions pas jusqu’ici, comme sur les toits pentus ou sur des sites industriels.

UN DRONE PEUT EN CACHER UN AUTRE

En 2018, Renofass s’attelle, avec un constructeur, à la conception d’un drone capable d’effectuer des opérations de nettoyage de façades. Très vite, le développement s’oriente vers un modèle captif, relié au sol par un câble d’alimentation électrique et un tuyau d’approvisionnement en produits de lavage, de rinçage et d’entretien pour éviter d’avoir à ramener l’appareil au sol trop souvent afin de faire le plein ou changer la batterie… La valise d’alimentation, qui contient un transformateur pour réduire la tension du courant de 220 V à 12 V, permet aussi de transmettre les données captées par la caméra du drone. « Après son homologation par l’aviation civile et la formation de salariés à son pilotage, nous pourrons commencer à l’exploiter progressivement, indique Jean-Marie Caibé, dirigeant de Renofass. L’étape suivante sera la création d’une seconde version qui bénéficiera des dernières avancées technologiques pour gagner en précision et ainsi étendre le champ d’action de l’appareil. »

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