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Agir après un accident du travail

Un tremplin pour évoluer

Analyser un accident du travail est une étape essentielle pour en comprendre les multiples causes et travailler à l’amélioration de la prévention. Sur cette thématique, la Carsat Pays de la Loire propose une formation qui peut être réalisée en intra ou en interentreprise pour une dizaine de salariés.

3 minutes de lecture
Grégory Brasseur - 29/08/2023
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Un exemple d'analyse d'un accident du travail suivant la méthode de l'arbre des causes.

« L’analyse d’accident du travail (AT), c’est en quelque sorte l’évaluation des risques à partir d’atteintes qui ont déjà eu lieu. Bien sûr, l’évaluation des risques a priori est indispensable, mais ce travail a posteriori peut déboucher sur des actions de fond et constituer un tremplin pour faire évoluer le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). » Voilà l’essence du discours que tient Pascal Dupont, contrôleur de sécurité à la Carsat Pays de la Loire et formateur, aux participants au stage « Analyser un accident du travail » proposé par l’organisme. Quand survient un tel événement, c’est sur le volet de l’amélioration de la prévention qu’il encourage les entreprises à se positionner.

« L’analyse en profondeur des AT pourra déboucher sur la construction et le suivi d’un plan d’action en prévention », reprend-il. Guillaume Collinet, l’un des cinq coordinateurs sécurité du groupe Gozoki, un regroupement de PME agroalimentaires, l’a bien compris. Il intervient sur deux sites qui comptent ensemble près de 200 personnes, l’un en Loire-Atlantique, et l’autre dans la Creuse. Il vient en soutien aux référents sécurité locaux, qui ont souvent d’autres fonctions, par exemple assistants ou directeurs de production.

« On avait déjà une pratique de recueil d’informations, d’enquête après accident, de réalisation d’arbres des causes…. Mais quand la contrôleuse de la Carsat m’a parlé de cette formation, j’y ai vu l’opportunité d’améliorer nos compétences et nos connaissances, de modifier aussi nos outils d’analyse, explique-t-il. J’ai suivi ce stage qui a permis de consolider des bases et d’acquérir une méthodologie visant à remonter plus loin dans nos causes d’AT, là où, parfois, on s’attardait sur les causes premières. » « On apprend aux stagiaires à cadrer la démarche, dépasser l’aspect comportemental pour remonter aux causes techniques et organisationnelles, bien distinguer les mesures proposées par le groupe de travail désigné et celles validées par le chef d’entreprise, être en mesure de tracer… Tout cela doit se travailler en équipe pluridisciplinaire », insiste Pascal Dupont.

Une pluridisciplinarité nécessaire

La formation de quatorze heures nécessite un prérequis sur des compétences de base en prévention. Les stagiaires travaillent sur le recueil objectif d’informations, l’application d’une méthode d’analyse d’accident du travail, la proposition et la hiérarchisation des mesures à mettre en place. « On part des faits, sans interprétation ni jugement de valeur. Un fait rassemble, un jugement divise, soutient le formateur. Lorsque l’on arrive au plan d’action, le lien doit être fait avec le DUERP. » « C’est une formation qu’il faut démultiplier car la demande des entreprises augmente, en intra et en interentreprise », remarque Boris Mattenet, le responsable groupe appui formation à la Carsat Pays de la Loire.

Chez Gozoki, par exemple, Guillaume Collinet a recontacté la Carsat pour former l’ensemble des coordinateurs HSE (hygiène, sécurité, environnement) et, sur les deux sites où il intervient, les référents sécurité et les membres du CSE, côté CSSCT, qui participent aux enquêtes. L’objectif: disposer d’un socle de connaissances commun pour mener des enquêtes de plus en plus poussées. « Chaque site doit acquérir une autonomie sur le sujet, conclut-il. D’autant que l’analyse d’AT est un outil de prévention génial, que l’on peut aussi utiliser sur les incidents ou pour résoudre n’importe quel problème. C’est une aide à l’amélioration continue des conditions de travail dans l’entreprise. »

PRISE DE HAUTEUR… ET ACTIONS À LA CLÉ

« Qu’a apporté concrètement l’analyse d’AT ? Des personnes se pinçaient en manipulant des chariots pris sur le côté. L’entreprise avait réfléchi aux actions à mettre en place : achat de gants coqués, de barres de manipulation…, cite Guillaume Collinet, coordinateur sécurité pour le groupe Gozoki. En prenant de la hauteur, on a compris que certains virages posaient problème et que l’on pouvait automatiser cette étape, ce qui a été intégré à un projet d’agrandissement du site de Collet. » Autre exemple sur des chutes de plain‑pied qui avaient donné lieu à la révision de procédures de nettoyage des sols sur un site. « Quand un accident similaire s’est reproduit à l’extérieur, on ne s’est pas simplement demandé comment enlever la flaque qui avait entraîné la glissade mais pourquoi l’eau s’était accumulée. La cause réelle était la nécessité de reniveler le sol pour que l’eau s’évacue bien dans la grille prévue à cet effet », décrit‑il.

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