Réseaux enterrés
La Fnedre mobilisée pour l’amélioration de la cartographie
Après treize ans de réglementation anti-endommagement visant à sécuriser les travaux effectués à proximité des réseaux enterrés et aériens (gaz, électricité, eau, télécommunications…) et avant un nouveau jalon du plan d’amélioration progressive de la cartographie au 1er janvier 2026, la Fédération des entreprises de détection des réseaux enterrés (Fnedre) alerte sur un relâchement des efforts. « Des exemptions d’investigations complémentaires ont vu le jour ces dernières années et certains exploitants ont saisi l’opportunité d’assouplir leur cartographie », s’inquiète Damien Skaky, président de la Fnedre, qui rappelle que « la bonne connaissance du sous-sol participe à sécuriser les travailleurs sur chantier comme les tiers ». Il y a plus de 4,5 millions de kilomètres de réseaux en France, dont les deux tiers sont enfouis sous nos pieds. Alors que la tendance est à un ralentissement des appels d’offres pour les investigations complémentaires et les opérations de localisation, la Fnedre appelle à une relance du dispositif, insistant sur la géodétection comme un outil de sécurisation et de performance garantissant la bonne maîtrise des chantiers.
Recherche
Comment faire se rencontrer prévention et performance
Début septembre, la chaire « Prévention et performance dans le BTP » a livré les résultats de quatre années de recherche. Ils montrent que « s’il existe un lien étroit et positif entre prévention et performance, c’est avant tout le contexte et la situation de travail qui déterminent l’impact d’une action de prévention sur la performance de l’entreprise ». Autrement dit : une mesure de sécurité n’améliore la performance que si elle répond aux réalités opérationnelles du chantier. La chaire estime donc qu’il faut « identifier les paramètres contextuels sur lesquels agir pour que les modes d’action en prévention mis en oeuvre aient des retombées économiques positives ». Pour ce faire, elle propose une méthodologie qu’elle a baptisée « Champs de force ». Il s’agit de repérer les facteurs favorables et défavorables à la prévention ainsi qu’à la performance pour définir un plan d’action résultant de l’arbitrage entre ces différents points. Ce diagnostic se doit d’être participatif pour prendre en compte les points de vue de tous les métiers d’un chantier (compagnons, management, préventeurs…). En outre, les chercheurs ont présenté trois pistes pour rapprocher prévention et performance. Le premier d’entre eux est un jeu de plateau. Il confronte les professionnels du BTP aux choix organisationnels et managériaux d’un chantier fictif, et à leurs conséquences. Objectif : montrer que productivité, délais, coûts et sécurité ne s’opposent pas, mais interagissent. Cet exercice favorise la prise de conscience collective et le dialogue inter-métiers autorisant notamment préventeurs et opérationnels terrain à mieux saisir les impératifs des uns et des autres et ainsi à mieux comprendre leurs positions.
Le deuxième levier consiste à impliquer tous les compagnons, intérimaires compris, dans les démarches de prévention. Leur participation active, notamment lors des quarts d’heure sécurité, permet de cartographier plus finement les risques, de partager des solutions issues du terrain et de renforcer la cohésion des équipes. Enfin, la méthode de la « Ligne du temps » constitue le troisième levier mis en avant par la chaire. Elle a pour objectif de retracer collectivement les événements marquants d’un chantier, les problèmes rencontrés et les solutions déployées par les équipes. Cette capitalisation valorise les savoir-faire opérationnels et enrichit le répertoire de l’entreprise en déployant les solutions efficaces sur ses autres chantiers. Au-delà des outils, les chercheurs ont constaté que les aléas et imprévus de chantier sont susceptibles de générer des innovations organisationnelles et techniques. Ces ajustements, impulsés par la volonté de « faire avancer le travail », peuvent se révéler capables à la fois de réduire les risques et d’améliorer la productivité. En définitive, les conclusions de la chaire invitent à dépasser la vision de la prévention comme une contrainte réglementaire. Intégrée aux pratiques quotidiennes, partagée par l’ensemble des acteurs du chantier en favorisant les remontées du terrain, elle devient un levier stratégique de compétitivité.
Campagne
Une chute ne prévient pas
Chaque année, il y a près de 150 000 accidents du travail en lien avec une chute, en majorité de plain-pied (60 %). Viennent ensuite les chutes de hauteur ou dans les escaliers. De fin septembre à début novembre, l’Assurance maladie-risques professionnels lance une campagne de communication pour sensibiliser les entreprises à la prévention de ce risque et rappeler que des solutions existent. Un focus sera fait notamment sur la nouvelle subvention à destination des entreprises de moins de 50 salariés. Cette aide financière permet une prise en charge de 50 %, dans la limite de 25 000 euros, pour des installations de sols et de passage, des équipements techniques ; pour les travaux en hauteur, l’aménagement de quais de livraison, ou la sécurisation de véhicules de transport et de livraison.
Agenda
Les rendez-vous de Travail & Sécurité
Après les précédentes tables rondes consacrées à la prévention des lombalgies ou à l’analyse des accidents du travail, les Rendez-vous de Travail & Sécurité reviennent le mardi 9 décembre de 14 heures à 15 heures environ, avec une émission, diffusée en direct sur internet, consacrée à l’évaluation du risque de troubles musculosquelettiques (TMS) en entreprise. Les TMS représentent plus de 80 % des maladies professionnelles reconnues. Quelles sont les étapes à respecter pour bien évaluer ce risque en entreprise ? Carsat, service de prévention et de santé au travail, ergonome… Quels sont les acteurs à impliquer ? Les conditions de réussite et les écueils à éviter ? Des experts et des représentants d’entreprise répondront à vos questions, via un tchat, lors de cette émission animée par Lucien Fauvernier, journaliste à la rédaction du magazine.
Médecins
Des violences en forte hausse
1 992 fiches de déclaration d’incidents ont été remontées par les médecins, pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2024, ce qui représente une hausse importante (+ 26 %) par rapport aux années précédentes. Parmi les régions les plus touchées, citons les Hauts-de-France, suivis de la région Paca puis de la Nouvelle-Aquitaine. Les généralistes sont de loin les plus victimes d’agressions – qu’elles soient verbales ou physiques –, avec 63 % d’entre elles (alors qu’ils représentent 57 % des médecins de l’hexagone). Les motifs sont principalement des « reproches liés à la prise en charge », des refus de prescription, un temps d’attente ou de rendez-vous jugé excessif. À noter que ces données proviennent de déclarations volontaires et qu’elles ne représentent, d’après l’Ordre des médecins, que la face visible de l’iceberg.