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L'aménagement de bureaux

Un bâtiment neuf pour regrouper les agents du Centre de gestion des Vosges

À Uxegney, à l’ouest d’Épinal, le siège du Centre de gestion des Vosges réunit des agents auparavant répartis sur trois sites. Si les besoins des services ont été entendus à la conception du nouveau bâtiment, l’organisme saisit aujourd’hui l’opportunité d’une étude INRS pour évaluer les ambiances physiques de travail dans ses bureaux.

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Grégory Brasseur - 23/01/2025
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Vue d'une situation de travail au siège du Centre de gestion des Vosges.

« Nous avons réuni dans un même bâtiment des agents jusqu’alors localisés sur trois sites distincts. Lors de sa conception, il fallait répondre à leurs attentes et leur donner la possibilité d’aller plus facilement les uns vers les autres. » Frédéric Scheer, directeur général des services, nous accueille à Uxegney, dans les locaux flambant neufs du siège du Centre de gestion des Vosges (CDG 88), inauguré en avril 2024. Concrétisation d’un projet lancé en 2019, le bâtiment a été construit sur des principes éco-responsables : utilisation de matériaux locaux, isolation thermique en paille, panneaux solaires… Pour les 63 agents qui l’occupent, il s’agissait d’imaginer des espaces flexibles, fonctionnels, adaptés aux besoins de transversalité.

Le CDG 88 propose aux collectivités territoriales du département une gamme de services allant de la gestion administrative du personnel à l’accompagnement dans les domaines de la santé au travail, de l’amélioration de l’organisation du travail, du conseil juridique ou encore de la gestion de carrières. Implanté en bordure de forêt, le nouveau siège a vocation à accueillir élus et agents territoriaux. Autour de l’atrium, face à l’accueil, se répartissent bureaux, salles de réunion, cabinets médicaux. Depuis la galerie, à l’étage, les agents accèdent à la salle de restaurant et à une terrasse. Tons clairs et boisés, baies vitrées, pans de murs de couleur… contribuent à ce que se dégage une sensation d’harmonie. Pour les conditions de travail, des matériaux acoustiques recouvrent la totalité des plafonds, un éclairage des postes de travail sur mesure avec lampadaires a été généralisé et les aménagements ergonomiques (bureaux électriques à hauteur variable, postes assis-debout…) sont en nombre.

L'AVIS DE...

Frédéric Scheer,  directeur général des services


© Gaël Kerbaol/INRS/2024

« Nous sommes bien conscients que le bruit est la principale nuisance dans les espaces ouverts. C’est un sujet souvent abordé avec les représentants du personnel. Si cet aspect a été traité à la conception du bâtiment, nous avons vu dans l’intervention de l’INRS, qui cherchait des lieux d’études, l’opportunité d’avoir un regard expert sur nos locaux de travail. Si des pistes d’aménagement nous sont proposées, nous pourrons, à notre tour, être porteurs du même message de prévention auprès de nos collectivités. »

Bien en amont de la conception du bâtiment, des groupes de travail ont été constitués avec des représentants de chaque service pour identifier les besoins. La présence d’ergonomes en interne a permis d’étudier les implantations et aménagements possibles. « Nous avons des bureaux partagés à 2, 3, 6 ou 8 personnes. C’est l’organisation qui semblait la plus naturelle pour les équipes. Seuls les encadrants ont souhaité garder un bureau individuel, même si d’autres choix, comme celui de les regrouper, auraient pu être faits », explique Frédéric Scheer, pour qui rien ne doit rester gravé dans le marbre. En été, un accès à la terrasse est possible pour faire une pause ou même se connecter dehors.

Des espaces propices aux échanges

« Avant, nous étions à Épinal, dans une ancienne maison de maître réhabilitée en open-space. C’était tellement bruyant qu’il avait fallu recloisonner, en perdant en luminosité, se souvient Catherine Détrie, responsable du pôle finances et ressources humaines internes. J’ai suivi le projet de l’achat du terrain jusqu’à la livraison du bâtiment. Nos ergonomes ont beaucoup contribué aux choix en matière d’éclairage. » Partout, les agents disposent de lampadaires de bureaux offrant un éclairage direct et indirect sans éblouissement. Le réglage est automatique en fonction de la luminosité ambiante et peut être modifié individuellement. « Nous les avons eus en prêt pour des tests », reprend Catherine Détrie. « Le lampadaire utilise la réverbération du plafond pour éclairer le plan de travail. En fin de journée, il n’y a pas de sensation de fatigue », affirme Brian Bardet, responsable de l’équipe développeurs web. Souffrant de douleurs dorsales, il a été doté d’un bureau réglable en hauteur, lui permettant d’éviter les positions assises prolongées.

Vue d'une situation de travail au siège du Centre de gestion des Vosges.

Depuis l’installation, les volontaires ont pu participer à des groupes de travail sur le bien vivre ensemble et faire émerger des bonnes pratiques d’usage du bâtiment. Le bruit, en particulier, est un sujet. Lors de notre venue, des sonomètres étaient présents dans les locaux, posés sur trépied devant les postes de travail. « J’ai sollicité l’INRS après être tombé sur un appel à candidature publié dans l’une des revues de l’organisme pour participer à une étude », explique Frédéric Scheer. La veille, Laurent Brocolini, responsable d’études à l’INRS, avait installé le matériel. Des coussins munis de capteurs avaient également été disposés sur les sièges pour la mesure du taux d’occupation de l’open-space. « Nous avons distribué un questionnaire aux agents pour recueillir leur ressenti sur les facteurs d’ambiance physique, précise le chercheur. L’un des objectifs de l’étude est d’établir le lien entre l’occupation et le niveau de bruit ambiant. » L’INRS prévoit également d’intervenir dans de plus grands open-spaces pour une analyse globale des paramètres physiques et, à terme, formuler des propositions d’aménagement.

Les aménagements répondent aux besoins et à l'envie

« Notre plus grand bureau collectif, d’environ 60 m2, est prévu pour 8 mais occupé au maximum par 6 agents. Si les bureaux partagés étaient plébiscités, chacun souhaitait garder une place attitrée », reprend Frédéric Scheer. Tous sont équipés d’un ordinateur portable et de deux écrans, dont certains incurvés. « Ils ont également été dotés d’un grand écran pour le domicile », ajoute-t-il. Deux jours par semaine pouvant être télétravaillés, il fallait nécessairement se pencher sur l’aménagement du travail hybride. « Je gère l’accueil et le service technique. Quand je suis au bureau, je passe mon temps à bouger », évoque Amandine Bourgeois, responsable et coordinatrice des protocoles assemblés.

Partout, il y a une solution pour se raccorder, s’isoler ou se retrouver dans les lieux communs (extérieurs, espace café, auditorium…), pensés pour encourager la collaboration. « L’important, c’est d’avoir le choix : de travailler à son poste, rejoindre un autre espace partagé, réserver une salle de réunion, télétravailler… Les aménagements doivent répondre au besoin, mais aussi à l’envie du moment, insiste Frédéric Scheer. Si aujourd’hui l’INRS réalise des mesures d’ambiances physiques, c’est aussi, pour nous, l’opportunité de disposer de données supplémentaires pour alimenter notre réflexion sur d’éventuelles possibilités d’améliorations. Ne pas se reposer sur nos acquis. »

MIEUX CONCEVOIR ET AMÉNAGER LES BUREAUX OUVERTS

Quelle perception les salariés ont-ils de leur environnement de travail : bruit, lumière température ? Ressentent-ils une gêne, de la fatigue ? Expriment-ils de l’insatisfaction vis-à-vis des espaces ouverts, en dépit des actions menées pour améliorer leur qualité de vie au travail ? « L’étude que nous avons lancée vise à collecter des données sur les paramètres d’ambiance physique et le ressenti des salariés, dans plusieurs organisations fonctionnant en bureaux ouverts de plus de cinq personnes. Nous observons notamment le lien entre les niveaux sonores et la surface par opérateur », explique Laurent Brocolini, responsable d'études à l’INRS. Après de nombreux travaux sur la composante bruit, l’analyse globale des paramètres physiques doit permettre, à terme, de faire des propositions d’aménagement intérieur. En creux, la question de la densité des espaces de travail est posée. Un sujet sur lequel spécialistes du bruit, de l’éclairage ou encore ergonomes doivent croiser leurs vues.

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