
Travail & Sécurité. Comment s’organise la santé et sécurité au travail (SST) dans les structures gérées par Brest en vue ?
Patrice Batany. Océanopolis, Brest Arena, la patinoire… Nous avons la charge de quatorze établissements très disparates, avec chacun son organisation. Aujourd’hui, seuls deux d’entre eux disposent d’une personne dédiée à la SST. Pour les autres, je suis le référent. Régulièrement, je passe une journée dans les structures. Cela me permet d’assister à certaines opérations susceptibles de générer des risques, de m’assurer que les bonnes mesures de prévention sont mises en œuvre ou de faire des recommandations si besoin. Ces visites informelles sont aussi l’occasion de faire émerger la parole sur certains sujets. Avec 300 salariés en tout, nous avons également une comission santé sécurité et conditions de travail (CSSCT) très active. Elle participe aux analyses d’accidents de travail, fait aussi des visites de terrain et nous interpelle sur certaines questions. Ce qui peut donner lieu à des actions.
Quelle est votre stratégie pour développer une culture de prévention dans ces établissements ?
P. B. Afin d’animer le sujet de la SST au quotidien, nous déployons actuellement, dans chaque structure, une démarche de « causeries sécurité », des rendez-vous mensuels d’une vingtaine de minutes pour évoquer une thématique liée à la prévention des risques professionnels, auprès des salariés. Les sujets sont choisis en fonction des remontées de terrain, des enjeux repérés lors de l’évaluation des risques ou de l’arrivée d’un nouvel équipement. Par exemple, dans les services supports – RH, communication… –, les premières causeries ont été consacrées à l’échelle du stress, aux signes avant-coureurs de RPS… Dans les services techniques, il a plutôt été question de manutentions, de risque chimique, de rappel des pictogrammes de sécurité. Les directeurs se sentent parfois démunis pour animer ces questions. Ma mission est de les accompagner pour identifier la bonne personne pour le faire, déterminer la fréquence et le moment adéquat de ces rendez-vous, choisir les sujets à traiter et l’approche pédagogique appropriée.
Quels sont les principaux risques ?
P.B. « Brest en vue », cela représente quelque 160 métiers. Les risques associés sont surtout ceux liés aux manutentions, aux ports de charges, aux chutes de plain-pied et de hauteur. Dernièrement, un travail conséquent a été mené pour prévenir ces risques dans le cadre de la rénovation du Quartz, une salle qui accueille des spectacles vivants, des congrès, des salons… Nous avons été accompagnés par la Carsat Bretagne. Les travaux ont permis notamment de réorganiser les flux et d’acquérir de nouveaux outils et équipements : des garde-corps pour sécuriser le travail en hauteur, un monte-charge plus spacieux pour faciliter les livraisons et le transport du matériel, ou encore un cintre motorisé et informatisé pour le théâtre. Outre ces risques principaux, il existe des risques propres à certains établissements. C’est le cas du Centre national de culture scientifique Océanopolis, construit sur un polder. Cette configuration favorise la circulation de rongeurs dans les sous-sols techniques, avec des risques de leptospirose. Une action a été menée avec l’appui du service de prévention et de santé au travail pour sensibiliser les salariés et proposer une campagne de vaccination. À Brest Arena, qui reçoit régulièrement des matchs de basket ou de handball, les techniciens ont repéré une situation à risque lors de l’installation et la désinstallation du cube vidéo, composé de quatre écrans géants et suspendu au-dessus du parquet. Nous menons actuellement une réflexion pour y remédier.
Avez-vous d’autres projets en cours ?
P.B. L’Office du tourisme a intégré « Brest en vue » en début d’année et doit faire l’objet d’une rénovation complète. Nous avons créé une cellule « ergonomie », composée notamment de salariés, pour affiner le cahier des charges et y inclure en amont la prévention des risques professionnels. Dans le bâtiment actuel, il y a un problème lié aux manutentions manuelles et à la zone de stockage, pas adaptée et mal localisée. La cellule travaille en lien avec l’architecte pour s’assurer qu’il prenne en compte ses recommandations dans les plans. C’est une démarche participative que nous menons à chaque fois que nous intégrons un nouvel équipement de loisirs.